[Argad] Ar gwad a red war hent Kintin / Du sang sur la route de Quintin

Une nouvelle petite aventure à la fin du seizième siècle en Bretagne, pendant la guerre de la Ligue qui oppose les partisans du roi Henri IV (catholiques modérés et protestants), alliés aux Anglais, à la Très Sainte Ligue (ultra-catholique) alliée aux Espagnols.

Cela faisait suite à de précédentes aventures dont la plus récente est racontée ici :
https://www.anargader.net/t3796-argad-pelec-h-eman-loeiz-kloar-ou-est-loeiz-clohars-ou-sont-les-toiles-ou-sont-les-tooooiles

Nous jouions à Quintin pour le festival Paysages, l'action se déroule dans les environs de cette ville. La baronnie de Quintin appartient alors aux comtes de Laval, grande famille protestante ; les habitants, pour la plupart catholiques, s'en arrangent comme ils peuvent.

Après la dernière escarmouche près de Mûr, François de la Nouë, officier royal et protestant, remonte vers Quintin pour rendre compte à son chef Yves de Liscouët et demander de nouveaux ordres.

Approchant d'une maison près de la route, La Nouë voit une famille d'habitants s'enfuir. Il interroge une femme âgée qui sort de la hutte voisine pour vendre des fruits, elle dit qu'il y a une bande armée dans la maison.
La Nouë approche de la maison avec précaution, un coup d'arquebuse est tiré d'une fenêtre mais ne touche personne, puis un groupe d'hommes à l'allure de brigands sort et fuit en courant. Les soldats de la Nouë, à cheval et à pied, les poursuivent et abattent les moins rapides sans hésiter.





Une charrette et deux étranges personnages suivent la troupe de La Nouë depuis la fin de sa dernière aventure. L'un est un notable anglais qui a acheté des échantillons de toile locale pour initier ce commerce. L'autre est un officier espagnol (donc ennemi) récemment capturé que La Nouë a déguisé en paysan pour le convoyer discrètement.



Une petite famille d'habitants, ainsi qu'un moine, s'enfuit par un chemin creux vers un village proche.





Une vue d'ensemble :



Tout semble calme dans le petit village...





D'autres personnes se dirigent vers ce village. D'abord un couple, puis quelques soldats qui passent par les champs.





Trois hommes, sans doute des défenseurs du village, les regardent approcher depuis la barrière et leur demandent qui ils sont.



Pendant ce temps quatre cavaliers, apparemment attirés par les coups de feu, sont apparus derrière des talus, galopant dans l'autre sens.

Ces cavaliers sont des Ligueurs ! Arrivés à la lisière du village ils commencent à tirailler à coups d'arquebuse et de pistolet !



Après s'être fait reconnaître, le petit groupe de voyageurs qui vient d'entrer dans le village se précipite pour aider à les repousser.



Voyant qu'ils ne parviendront pas à entrer dans le village, l'un des cavaliers ligueurs retourne vers la grand'route...



...où la tête du convoi de La Nouë, continuant son chemin à la poursuite des derniers brigands, voit soudain des piétons apparaître de chaque côté d'un bois.



Des Espagnols qui bloquent la route, et des Ligueurs qui semblent plutôt se diriger vers le village !





La Nouë cherche à continuer vers Quintin le long de la route en évitant les Espagnols. Ceux-ci sont menaçants, d'autant plus que les brigands survivants, qui leur sont favorables, sont dans le bois, et que tous les cavaliers ligueurs sont revenus de la lisière du village.



La Nouë envoie un piquier tenter de négocier la libération de son prisonnier espagnol contre le libre passage. Après avoir un peu hésité les Espagnols refusent. Des coups de mousquet sont échangés à distance, mais les tireurs sont peu nombreux.

Les piétons ligueurs, passant par les champs, tentent d'attaquer le village.



Le groupe d'inconnus qui s'est joint aux quelques défenseurs du village est monté en première ligne pour repousser cette attaque.



Il est temps de dévoiler qui compose cette troupe-là, maintenant que les villageois le savent. La femme qui la mène a jeté sa robe et combat en tenue masculine. Elle se nomme Jenovefa Kloar (Geneviève de Clohars) et recherche son oncle, un vieux soldat protestant du parti royal capturé par des Ligueurs il y a quelque temps. N'ayant pu le libérer dans la précédente aventure, elle veut demander de l'aide à un chef royaliste, Yves de Liscouët qui serait à Quintin. Un officier qui gardait presque seul le village lui confirme qu'il est là-bas. Elle est accompagnée de plusieurs combattants amis de sa famille.



Il y a des pertes des deux côtés, l'affaire est très serrée...





...mais l'oriflamme de la Ligue tombe finalement à terre.

Affaire très serrée aussi sur la grand'route où La Nouë cherche toujours à forcer le passage tout en préservant son Anglais, la charrette, et le prisonnier espagnol. Les quatre cavaliers ligueurs font maintenant des passages de caracole pour menacer la queue de colonne, mais leur chef est tué.





Par un gros coup de chance, deux tirs de mousquet abattent en même temps deux officiers espagnols ! Les autres Espagnols hésitent mais, encouragés par leur porte-enseigne et leur tambour, tiennent encore bon. À leurs côtés les brigands survivants, fermement encouragés par la présence de plusieurs soldats ligueurs et d'une femme vêtue de rouge, avancent ...prudemment, et les trois cavaliers survivants se replient juste derrière.



La Nouë fait encore une tentative pour forcer la chance, parvient à repousser les derniers Espagnols et s'empare de leur drapeau. Les brigands se concertent en hésitant, la femme en rouge qui les encourageait échappe de justesse à plusieurs coups de mousquet et préfère reculer.



Cela ne suffira pas. Même si ses adversaires sont maintenant éparpillés, La Nouë comprend qu'il risque gros s'il continue à suivre la route. Il décide de rebrousser chemin et d'aller se réfugier au village où il pourra mieux se défendre qu'en rase campagne, emmenant le drapeau ennemi comme trophée.





Près de l'entrée du village quelques Ligueurs lui tirent dessus depuis les talus, sans effet. Il manque aussi se faire tirer dessus par les défenseurs royaux du village à cause de la bannière espagnole visible dans la charrette, mais parvient vite à expliquer son cas.

Un moine ligueur caché dans un champ, qui invoquait la colère divine contre les Royaux, échappe de peu à la colère bovine.



Jenovefa Kloar, chaudement félicitée pour son aide par l'officier local, et voyant de son côté une voie libre pour aller vers Quintin, s'apprête à quitter le village en emmenant elle aussi un drapeau ennemi de prise. Elle remarque que la dernière maison semble appartenir à un marchand très aisé qui a l'air de regretter l'échec de l'attaque. Sans doute un partisan de la Ligue.



Elle décide de fouiller la maison malgré les protestations du propriétaire, trouve un coffre bien garni, et annonce que cette collecte ...volontaire... contribuera à la rançon de son oncle.
C'est prendre le risque de ternir aussitôt la réputation de son exploit ! Par chance pour elle, il apparaît que le marchand n'est guère aimé dans le village, il se gardera de trop se plaindre de peur qu'on lui reproche son penchant pour la Ligue.

Sympa, je suis chez nos frères du Pays de Galles, et j'ai pu profiter d'une connexion wifi pour lire ce compte rendu.
Et je me demande toujours qui est cette femme en rouge ?

Bah, sûrement un de ces personnages totalement anhistoriques comme on en trouve à la pelle dans les BDs  récentes* (Chemins de Malefosse, les 7 vies de l'épervier) et que les frangins Perry n'ont pas pu s'empêcher de représenter en figurine... et maintenant qu'elle est là, il faut bien l'amortir ; non ?

Pour ma part, je l'ai déjà croisée (enfin, mon personnage, le capitaine anglais Ned Poins), et je ne rêve que de lui faire la peau, d'un coup d'arquebusade bien placé ; à moins que je ne l'envoie se faire brancher toute bottée.

* C'est à dire, postérieures à mon année de naissance.

Ehouarn a écrit:je me demande toujours qui est cette femme en rouge ?

Ton personnage ligueur, Antonin, l'a déjà rencontrée dans une autre aventure au moins
(...et avait même tenté de la séduire à l'auberge, mais sans succès, faut pas pousser quand même).

https://www.anargader.net/t3332-argad-ca-s-en-va-et-ca-revient-guerre-de-la-ligue

Eric de Gleievec a écrit:Bah, sûrement un de ces personnages totalement anhistoriques comme on en trouve à la pelle dans les BDs  récentes (...) et que les frangins Perry n'ont pas pu s'empêcher de représenter en figurine... et maintenant qu'elle est là, il faut bien l'amortir ; non ?

Pour ma part, je l'ai déjà croisée (enfin, mon personnage, le capitaine anglais Ned Poins)

Ce n'est pas une figurine Perry, c'est une assez ancienne figurine Foundry (gamme Seadogs and swashbucklers, années 1990 je pense).

Même pas besoin de BD juste des réminiscences littéraires classiques (Mylady dans d'Artagnan par exemple à une époque un peu plus tardive).

Et ton personnage de l'autre camp, le sieur de Kercourtois, l'a aussi rencontrée (lui comme alliée) dans une autre aventure, on la voit en bas à gauche de cette image au moment où ses cavaliers ramènent prisonnier le tonton de Jenovefa Kloar (que sa nièce, et le sieur de la Nouë, cherchent en vain à faire libérer depuis) :

https://www.anargader.net/t3622-argad-tagadennou-war-hent-pondi-attaques-sur-la-route-de-pontivy



La notoriété publique (depuis plusieurs aventures où elle apparaît, ça commence à être connu) dit qu'elle est surnommée Katell Ruz, Rouge Catherine, et qu'elle semble travailler pour la Ligue sur des missions ... confidentielles.

Patrice a écrit:Ce n'est pas une figurine Perry, c'est une assez ancienne figurine Foundry (gamme Seadogs and swashbucklers, années 1990 je pense).

Ben oui mais bon ; les graveurs stars de Foundry, c'étaient bien les Perry si je ne m'abuse ? Entre autres sur cette série.

Oui oui je me souviens bien d'elle, raison pour laquelle je me demande toujours qui elle est...

Je m'aperçois que, comme souvent dans la technique d'un compte-rendu, je n'ai pas indiqué quelques précisions...

Nous étions donc accueillis par le festival Paysages, dans le hall du lycée pro Jean Monnet de Quintin, que nous remercions.

Les éléments du décor appartiennent à Éric, Jean-Jacques, et moi-même.
Les photos sont de Jean-Jacques et moi.

Nous étions trois :
Jenovefa Kloar (Geneviève de Clohars) : Dominique
François de la Nouë : Jean-Jacques
Un MJ : moi-même.

Règle de jeu, Argad, extension mi-XVIe – mi-XVIIe siècles.