Capacités de mouvement des navires = l’allure et l’amureChaque navire va avoir une capacité de mouvement variable en fonction de sa position par rapport au vent. Cette position s’appelle l’allure, il y en a quatre dans le jeu : le « près », le « travers », le grand largue » et le « vent arrière ».
A ces quatre allures s’ajoute une position particulière, le « bout au vent », qui correspond à la position d’un navire pointant directement sa proue (avant) vers le vent. Dans ce cas là, il ne peut avancer et est très peu manœuvrant.
Voici un schéma "moderne" montrant les différentes allures par rapport au vent :
Le «
près » est l’allure qui permet de se rapprocher le plus possible du lit du vent. Cela correspond à un angle avec le vent compris entre 45° et 70°. Au maximum, la route d’un navire au près sera de 45° par rapport au vent. Cette allure, qui est accessible aujourd’hui pour tous les bateaux, n’est pas utilisable par tous les navires au XVIIe siècle et très peu au XVIIIe siècle. En effet, « remonter au près » implique de placer ses voiles de telle manière que seul un gréement de type « aurique » (le gréement d’un sloop par exemple) ou de type « voiles latines » pourra l’effectuer. Les navires équipés de voiles carrées en sont incapables (en tout cas pas avant la fin du XVIIIe siècle).
Le «
travers » est l’allure la plus rapide pour de nombreux navires, à voile latine notamment. Le travers correspond à un angle avec le vent compris entre 70° et 100°. Pour les navires à voiles carrées, le « travers » représente l’allure la plus proche du vent possible.
Le «
grand largue » est une allure ou le vent est « portant », c’est à cette allure que les navires à voiles carrées iront le plus vite. Cela correspond à un angle avec le vent compris entre 100° et 160°.
Le «
vent arrière » est l’allure finale, comprise entre 160° et 180° par rapport au vent. Les navires avancent moins vite qu’au « grand largue » car les voiles arrière masquent souvent les voiles avant et les déventent.
Enfin, en fonction du côté du navire qui reçoit le vent, on parlera de tribord amures (le vent arrive du côté tribord du navire) ou de bâbord amures (le vent arrive du côté bâbord).
Pour passer d’une allure de près bâbord amures à une allure de près tribord amures, soit le navire décrit un cercle presque complet en passant « vent arrière », soit il essaie un « virement vent debout » et tente de traverser le lit du vent. Là encore, les navires équipés d’un gréement de type « aurique » seront très avantagés par rapport aux autres.