LES GENERAUX RACCOURCIS

A l'issue de la partie chouannerie disputée à Theix, nous avons discuté des sentences de mort prononcées à l'encontre des généraux pendant la Révolution. Et j'ai admis que celles-ci avaient plutôt eu lieu avant 1795. Une année au cours de laquelle la grande Terreur n'avait plus cours et qui s'était avérée beaucoup plus apaisée dans ce domaine morbide.

Cela étant, par curiosité, je me suis renseigné sur les noms des officiers supérieurs raccourcis sur le rasoir national, dont un certain nombre de nobles certes, mais généralement (si je puis dire) restés dans l'armée après 1789. En voici la llste. Un vrai catalogue digne d'Halloween  


1793
Gaspard Jean-Baptiste Brunet (général de division), guillotiné en 1793
Claude Antoine Capon de Château-Thierry (général de brigade), guillotiné en 1793
Antoine Nicolas Collier, comte de La Marlière (général de division), guillotiné en 1793
Adam Philippe de Custine, baron de Sarreck (général de division), guillotiné en 1793
Philippe Devaux de Vautray (général de brigade), guillotiné en 1793
Sébastien Charles Hubert de Gestas, marquis de Lespéroux (général de brigade), guillotiné en 1793
Jean Nicolas Houchard (général de division), guillotiné en 1793
Augustin Joseph Isambert (général de brigade), fusillé en 1793
Charles Louis Joseph de L'Escuyer, marquis d'Hagnicourt (général de brigade), guillotiné en 1793
Joseph de Miaczynski (général de brigade), guillotiné en 1793
Louis-Philippe d'Orléans, dit Philippe-Égalité (général de division), guillotiné en 1793
Albert Marie de Romé (général de brigade), guillotiné en 1793
Philippe François Rouxel de Blanchelande (général de brigade), guillotiné en 1793
Armand-Louis de Gontaut Biron (1747-1793), deuxième duc de Lauzun, général de division, guillotiné en 1793
1794
Alexandre de Beauharnais (général de division), guillotiné en 1794
Jean-Michel Beysser (général de brigade), guillotiné en 1794
Gilles Dominique Jean-Marie de Boisgelin de Kerdu (général de brigade), guillotiné en 1794
Servais Beaudouin Boulanger (général de brigade), guillotiné en 1794
Jean André Buchold (général de brigade), guillotiné en 1794
Claude Souchon de Chameron (général de brigade), guillotiné en 1794
Jean Nestor de Chancel (général de division), guillotiné en 1794
Anne Emmanuel de Crussol d'Amboise (général de division), guillotiné en 1794
Jean-Baptiste Davaine (général de brigade), guillotiné en 1794
Louis Pierre François Delattre (général de brigade), guillotiné en 1794
Antoine Auguste Desherbiers de Létanduère (général de brigade), guillotiné en 1794
Arthur de Dillon (général de brigade), guillotiné en 1794
Jean Donadieu (général de brigade), guillotiné en 1794
Jean-Jacques Dortoman (général de brigade), guillotiné en 1794
Antoine Duret (général de brigade), guillotiné en 1794
Louis Charles de Flers (général de division), guillotiné en 1794
Jean Philippe Gignious de Bernède (général de brigade), guillotiné en 1794
Louis Marthe de Gouy, marquis d'Arsy (général de brigade), guillotiné en 1794
Charles Grangier de la Ferrière (général de brigade), guillotiné en 1794
François Hanriot (général de division), guillotiné en 1794
Jean-Louis de La Roque (général de brigade), guillotiné en 1794
Michel de Laumur (général de brigade), guillotiné en 1794
Louis Jean-Baptiste de Lavalette (général de brigade), guillotiné en 1794
Nicolas Luckner (maréchal de France), guillotiné en 1794
Louis de Marcé (général de division), guillotiné en 1794
Jacques O'Moran (général de division), guillotiné en 1794
Pierre Quétineau (général de brigade), guillotiné en 1794
Charles-Philippe Ronsin (général de division), guillotiné en 1794
Camille de Rossi (général de division), guillotiné en 1794
Charles François de Virot de Sombreuil (général de division), guillotiné en 1794
Jean Thomas Ward (général de brigade), guillotiné en 1794
François-Joseph Westermann (général de brigade), guillotiné en 1794

A noter par ailleurs que Lazare Hoche, le vainqueur de Quiberon en 1795, a été emprisonné en 1794 pour trahison alors qu'il commandait en chef l'armée de la Moselle. Son arrestation a eu lieu sur ordre des Robespierristes, qui lui reprochaient d'avoir été membre du club des Cordeliers que dominait Danton. Rouget de Lisle, auteur de la Marseillaise et l'un des aides de camp de Hoche à Quiberon, avait lui aussi été emprisonné sous la Terreur.

Si je lis bien, un seul a eu un régime de faveur en étant seulement fusillé.. gardant ainsi sa quasi-intégrité dans la tombe.

La victoire de Fleurus en 1794 rendra moins nécessaire la Terreur, La Révolution se débarrassera de Robespierre devenu gênant... mais cela suffira t-il à sauver nos deux généraux républicains ?

Terrifiant !!!

Sujet : la révolution est-elle possible sans un passage par la terreur, ou autrement dit, la terreur est elle le mal nécessaire à toute révolution ?

Vous avez 3 heures.

Il est aujourd'hui quasiment admis que la lettre de Westermann serait un "fake", ou pour le moins une exagération, due à un historien royaliste à fin de discréditer la révolution.
Il n'empêche que Westermann s'est montré impitoyable en Vendée ; mais peut-être pas au point décrit par cette missive.

Sinon dans la liste, Louis-Philippe d'Orléans est aussi un peu connu !

Eric de Gleievec a écrit:Il est aujourd'hui quasiment admis que la lettre de Westermann serait un "fake", ou pour le moins une exagération, due à un historien royaliste à fin de discréditer la révolution.
Il n'empêche que Westermann s'est montré impitoyable en Vendée ; mais peut-être pas au point décrit par cette missive.

Sinon dans la liste, Louis-Philippe d'Orléans est aussi un peu connu !

Louis Philippe d'Orléans, autrement dit "Philippe Egalité" a effectivement beaucoup fait parler de lui pendant la Révolution. Duc de Chartes et descendant de Louis XIV, ce prince du sang a été élu député de la noblesse en 1789, avant de faire partie de la Convention et de voter la mort de son cousin Louis XVI !
En 1793, son fils ainé, le futur roi Louis-Philippe, qui était lieutenant-général à l'armée du Nord,  est passé à l'ennemi, chez les Autrichiens, aux côtés du général Dumouriez. Ce qui a valu à Philippe Egalité d'être suspecté et emprisonné avant d'être guillotiné en novembre de la même année.

Etonnant destin que celui de cet homme qui me fait penser à la fameuse phrase d'Edgar Faure : "Ce ne sont pas les girouettes qui tournent, c'est le vent". Sauf que lui, il n'a apparemment pas vu assez vite le zéphyr politique changer de direction.