CREUX COMME UN CHEMIN DE CHOUAN

Une randonnée effectuée dans la région de Brec'h, à Saint Dégan très exactement, m'a permis de faire quelques pas dans ce que l'on présente sur l'itinéraire comme un "chemin de chouans".
Autrement dit, un de ces chemins creux que les insurgés appréciaient pour tendre des embuscades aux "patauds" qui s'y aventuraient.
Force est de constater que , lorsque l'on était surpris par des tireurs dissimulés derrière le sommet des talus, il semblait difficile de s'en sortir. Pas question de chercher à gravir le talus. La seule solution devait être la fuite.

Pour l'anecdote, le chemin en question ne se trouve pas très loin du "champ des martyrs" où les royalistes fait prisonniers à Quiberon en 1795 ont été fusillés par les républicains.

Magnifique. On dit plus couramment un chemin creux, et il y en avait plein comme ça partout (quoi que souvent un peu moins ...creux, celui-là est remarquable) reliant toutes les fermes les unes aux autres en-dehors des plus grands axes.

La largeur d'une charrette. Ajoutons à cela que par mauvais temps ça devient boueux par endroits.

Oui j'adore et j'en connais quelques uns comme cela au Bono et à Séné , quand s'en sont des vrais , bien profond et pas trop larges , ils sont magnifiques et quand il a bien plut dedans, impraticables si t'es pas équipé et en général tu ne l'es pas, sinon il n'y a pas de surprises.

Autres spécialité des chouans , c'étaient les arbres creux dans lesquels , se planquait leurs "snipers" si j'ose dire et dans lesquels aussi ils brulaient vif les républicains.

Un autre exemple de chemin creux, plus étroit, dans les proches environs de Bignan cette fois-ci. Un pays qui a longtemps été tenu par le chef chouan Pierre Guillemot, fusillé en 1805 au pied de l'un des murs des jardins de la Garenne, à Vannes. Une plaque commémorative en témoigne aujourd'hui.
Gravement blessé au visage à la suite de l'explosion accidentelle d'une réserve de poudre mouillée fournie par les Anglais et que les chouans voulaient faire sécher, Guillemot n'avait pas participé au débarquement royaliste de Quiberon en 1795.
Il  avait dû se cacher des "bleus" au château de Kerguéhennec. Un lieu intéressant à visiter (en plus, c'est gratuit) et situé sur le circuit de randonnée qui inclut le dit chemin creux.

Pour l'anecdote, entre autres propriétaires, le château a appartenu aux descendants d'un révolutionnaire, membre de la Convention nationale : l'avocat royaliste Jean-Denis Lanjuinais qui s'était prononcé en faveur de la mort du roi Louis XVI, tout en la dénonçant sur le plan juridique !  
Après le Premier empire, ce brave garçon avait été nommé membre de la Chambre des pairs par Louis XVIII, le frère du roi guillotiné.
Belles illustrations d'une formule qui sera appliquée bien plus tard par Edgar Faure à la gent politique : "Ce n'est pas la girouette qui tourne, c'est le vent".



Le château de Kerguéhennec

Jy suis passé hier, bel exemple de château du XVIIIème siècle. De beaux costumes et mobiliers au rdc. Par contre pour ce qui est de l'art contemporain bcp de

C'est vrai que les costumes sont intéressants. Et pour l'art contemporain, je confirme. Des oeuvres hermétiques, des commentaires abscons. Ca sent le snobisme culturel à plein nez.

Pour moi, les châteaux construits après le XIV eme n'ont aucuns intérêts !

Cohiniac a écrit:Pour moi, les châteaux construits après le XIV eme n'ont aucuns intérêts !

Je dois avouer que généralement je m'intéresse peu à ce type de château, leur préférant également les places fortes, mais ils font néanmoins partie de notre patrimoine. Dans le logis, les aristocrates jouissant de la vie, dans les communs, le bas peuple - dont je suis issu - s'éreintant à les servir pour le seul droit de ne pas mourir de faim.

Cohiniac a écrit:Pour moi, les châteaux construits après le XIV eme n'ont aucuns intérêts !

Voilà un point de vue que je ne partage pas. Tout dépend de la période historique qui nous intéresse. Ce qui inclut le XVIIIe siècle (Kerguéhennec a été construit en 1710).
S'il est resté à peu près dans son "jus", un château permet en effet de se replonger dans l'ambiance d'une époque. En particulier s'il est environné d'éléments naturels (tels les chemins creux) qui nous rappellent eux aussi ce passé là.
Jarnidieu et corneguidouille, citoyen ! Il n'y a pas que les douves et les machicoulis dans la vie.

D'ar mare ma oan dedennet gant ar c'hoad, ne oa nemet kastelloù koad

SIR JACK a écrit:

Ça ne semble pas très très large... mais le ravinement du fond, et un affaissement des bords, peut fausser cette impression ?

Voici deux vues d'un juste derrière chez moi. Malheureuseument un des deux talus a été presque entièrement détruit dans les années 60 (?) et l'autre s'affaisse un peu par endroits, trous de lapins etc.

Là où il reste d'assez vieux arbres des deux côtés j'ai vérifié qu'ils sont éloignés d'environ 2,60 ou 2,70 m ou à peine plus (à la louche).





...ce qui, à l'échelle, laisserait très bien passer un socle miniature de 4 cm de large comme ceux que j'utilise pour mes attelages (et aussi pour mes Trolls mais le passage de Trolls ne devait pas être la raison première de l'existence de ces chemins).

Dans mon souvenir, les attelages qui empruntaient les chemins creux n'avaient jamais deux chevaux "de front", mais plutôt un seul cheval, ou alors deux chevaux "en ligne" (comme par exemple la carriole de l'Ankou, cf Anatole le Braz). Ce qui correspond pour la carriole à un timon "en fourche", et non un timon central.

Donc à mon avis, 2.5 à 3 cm de large devraient convenir pour des chemins creux à l'échelle 28 mm (Oui je sais, 28 mm ça n'est pas une échelle, mais s'il vous plaît, je vous en prie !)

Dans ces chemins creux il y était aménagé à espaces réguliers des "touloù ar c'harr", littéralement des trous à voiture, qui permettaient à deux charrettes de se croiser.
C'est en fait la même fonction que les "passing places" , lieux de passage, sur les routes écossaises où il n'est pas possible de se croiser sans que l'un des véhicules se range dans l'un de ces espaces élargis sur le côté de la voie.

Il faut quand même tenir compte de la largeur de l'essieu avec les moyeux qui dépassent un peu. J'en ai mesuré une vieille (charrette de foin à un seul cheval) qui faisait un peu plus de 1,60 de large, en effet au 1/56 ça peut tenir sur 3 cm de large mais c'est juste.

Bon je dis ça mais je vois que dans mes attelages j'ai aussi un attelage d'artillerie à deux chevaux en ligne sur un socle de 3 cm de large, mais j'ai monté une autre charrette à un seul cheval sur un socle de 4 cm de large...

Ensuite la largeur de socle peut être imposée ou conseillée suivant la règle de jeu. Mais c'est vrai qu'il peut être utile de bien faire la différence entre les grands chemins où on peut passer en carrosse, et les plus petits limités aux simples charrettes.

Sans même parler des très petites charrettes à âne d'Afrique du Nord, ou des charrettes à bouc de chez nous...

Eric de Gleievec a écrit:Oui je sais, 28 mm ça n'est pas une échelle, mais s'il vous plaît, je vous en prie !

Oui il y a parfois des remarques là-dessus sur des forums anglophones... Bah pour moi s'il y a un accord pour dire quelle échelle ça signifie, hé bien c'est une échelle. Sinon, HO&OO ne serait pas une échelle non plus c'est une suite de caractères...