C'est comme pour les passages à niveau : un décor en suit souvent un autre.
Après Quiberon et le fort de Penthièvre, je commence à m'intéresser à la bataille du Pont du Loc'h qui a opposé les républicains aux chouans du Morbihan le 22 janvier 1800. Cet affrontement a vu 8000 "blancs" affronter 3500 "bleus" à l'est et au sud-est de Grandchamp. Une commune où les républicains étaient venus chercher des vivres afin de nourrir les habitants de la ville de Vannes environnée par les chouans.
La bataille est intéressante à plus d'un titre.
D'abord parce qu'elle a réuni plusieurs grands noms de la chouannerie morbihannaise : Cadoudal, Guillemot (le "roi de Bignan"), Rohu, Sol de Grisolles.
Ensuite parce qu'elle a été marquée par des mouvements tactiques plutôt habiles , telle la manoeuvre des chouans de Gomez qui ont pris les républicains de flanc .
Mais également parce que l'on y retrouve les habituels défauts des troupes insurgées. Qu'il s'agisse du refus d'obéir pour cause de fatigue (renforts amenés par Sol de Grisolles) ; tout comme l'incapacité d'un chef, qui ne parle pas le breton, à se faire comprendre de ses hommes (Saint Hilaire) ; ou encore la colère éprouvée par un autre chef (Guillemot), furieux de l'attitude de certains de ses collègues.
Autre point à noter : de la cavalerie était présente dans les DEUX camps. Celle des chouans (100 cavaliers) était même plus nombreuse que celle des républicains et constituée en partie de hussards déserteurs d'Hennebont. Combattants qui connaissaient fort bien leurs adversaires, au point parfois de se défier sur le terrain en s'appelant par leurs prénoms !
Le côté offensif et dynamique de certaines actions est de même à souligner. Que ce soit dans les attaques menées par les chouans, comme dans la percée que les troupes républicaines de Harty sont finalement parvenues à opérer au milieu d'assaillants qui les menaçaient d'encerclement.
Sans oublier quelques épisodes annexes non dépourvus de piment : soldats bleus poursuivis et cernés dans le château du Reste, non loin de Plescop ; convoi de ravitaillement républicain attaqué par une colonne blanche ; renforts envoyés de Vannes etc. Bref, largement de quoi meubler une table de jeu.
En 1800, les chouans sont restés maitres du terrain mais ne sont pas parvenus à écraser l'armée qui leur faisait face.
Comme j'aime bien avoir un plan ou une image sous les yeux pour comprendre le déroulement d'une bataille, j'ai réalisé des illustrations sur les deux principales phases de cet affrontement. Les voici. Ca vaut ce que ça vaut . Mais, au moins, avec ça, je m'y retrouve.
Les premiers combats, livrés par Guillemot qui, tout comme Harty, va finalement se replier
De 1 à 5, l'attaque menée par Saint Hilaire, la fuite de l'escorte du convoi républicain vers le château du Reste, les attaques de Cadoudal et de Rohu contre Harty qui regroupe ses forces entre Locmaria et Locqueltas, l'inaction des hommes de Sol de Grisolles et la percée finale des troupes de Harty
Par contre, je n'ai pas encore trouvé de réponse à quelques questions. Au cours de cette bataille 1200 "'grenadiers" ont été commandés dans le camp royaliste par Edouard de La Haye Saint Hilaire, un "haut Breton" qui ne parlait pas breton.
Quelle était cette troupe ? Comment a-t-elle été constituée ? Quels uniformes portait-elle, si du moins en en portait ? Quelqu'un peut-il me renseigner à ce propos ? Un bol de cidre et une galette-saucisse seront offertes à ce bienfaiteur.
Pour la petite histoire, Saint Hilaire a fait partie des émigrés qui ont débarqué à Quiberon en 1795. En 1799, il a commandé e bataillon des "Chasseurs réunis". Il a été fusillé en 1807 à Vannes, avec son complice Jean Billy, assis dans un fauteuil car il avait été grièvement blessé lors de son arrestation
Une dernière chose : voici une illustration du pont franchissant le Loch. Pont où les républicains avaient installé la 22e demi-brigade. Le Loc'h est une modeste rivière qui court au nord de Grand-Champ et de Locqueltas.
Après Quiberon et le fort de Penthièvre, je commence à m'intéresser à la bataille du Pont du Loc'h qui a opposé les républicains aux chouans du Morbihan le 22 janvier 1800. Cet affrontement a vu 8000 "blancs" affronter 3500 "bleus" à l'est et au sud-est de Grandchamp. Une commune où les républicains étaient venus chercher des vivres afin de nourrir les habitants de la ville de Vannes environnée par les chouans.
La bataille est intéressante à plus d'un titre.
D'abord parce qu'elle a réuni plusieurs grands noms de la chouannerie morbihannaise : Cadoudal, Guillemot (le "roi de Bignan"), Rohu, Sol de Grisolles.
Ensuite parce qu'elle a été marquée par des mouvements tactiques plutôt habiles , telle la manoeuvre des chouans de Gomez qui ont pris les républicains de flanc .
Mais également parce que l'on y retrouve les habituels défauts des troupes insurgées. Qu'il s'agisse du refus d'obéir pour cause de fatigue (renforts amenés par Sol de Grisolles) ; tout comme l'incapacité d'un chef, qui ne parle pas le breton, à se faire comprendre de ses hommes (Saint Hilaire) ; ou encore la colère éprouvée par un autre chef (Guillemot), furieux de l'attitude de certains de ses collègues.
Autre point à noter : de la cavalerie était présente dans les DEUX camps. Celle des chouans (100 cavaliers) était même plus nombreuse que celle des républicains et constituée en partie de hussards déserteurs d'Hennebont. Combattants qui connaissaient fort bien leurs adversaires, au point parfois de se défier sur le terrain en s'appelant par leurs prénoms !
Le côté offensif et dynamique de certaines actions est de même à souligner. Que ce soit dans les attaques menées par les chouans, comme dans la percée que les troupes républicaines de Harty sont finalement parvenues à opérer au milieu d'assaillants qui les menaçaient d'encerclement.
Sans oublier quelques épisodes annexes non dépourvus de piment : soldats bleus poursuivis et cernés dans le château du Reste, non loin de Plescop ; convoi de ravitaillement républicain attaqué par une colonne blanche ; renforts envoyés de Vannes etc. Bref, largement de quoi meubler une table de jeu.
En 1800, les chouans sont restés maitres du terrain mais ne sont pas parvenus à écraser l'armée qui leur faisait face.
Comme j'aime bien avoir un plan ou une image sous les yeux pour comprendre le déroulement d'une bataille, j'ai réalisé des illustrations sur les deux principales phases de cet affrontement. Les voici. Ca vaut ce que ça vaut . Mais, au moins, avec ça, je m'y retrouve.
Les premiers combats, livrés par Guillemot qui, tout comme Harty, va finalement se replier
De 1 à 5, l'attaque menée par Saint Hilaire, la fuite de l'escorte du convoi républicain vers le château du Reste, les attaques de Cadoudal et de Rohu contre Harty qui regroupe ses forces entre Locmaria et Locqueltas, l'inaction des hommes de Sol de Grisolles et la percée finale des troupes de Harty
Par contre, je n'ai pas encore trouvé de réponse à quelques questions. Au cours de cette bataille 1200 "'grenadiers" ont été commandés dans le camp royaliste par Edouard de La Haye Saint Hilaire, un "haut Breton" qui ne parlait pas breton.
Quelle était cette troupe ? Comment a-t-elle été constituée ? Quels uniformes portait-elle, si du moins en en portait ? Quelqu'un peut-il me renseigner à ce propos ? Un bol de cidre et une galette-saucisse seront offertes à ce bienfaiteur.
Pour la petite histoire, Saint Hilaire a fait partie des émigrés qui ont débarqué à Quiberon en 1795. En 1799, il a commandé e bataillon des "Chasseurs réunis". Il a été fusillé en 1807 à Vannes, avec son complice Jean Billy, assis dans un fauteuil car il avait été grièvement blessé lors de son arrestation
Une dernière chose : voici une illustration du pont franchissant le Loch. Pont où les républicains avaient installé la 22e demi-brigade. Le Loc'h est une modeste rivière qui court au nord de Grand-Champ et de Locqueltas.