Montmirail, février 1814. Napoléon et une bonne partie des troupes de la Garde l'emportent comme qui rigole sur les Russes qu'ils étrillent avant que les Prussiens commencent à arriver sur le champ de bataille. Pauv' bêtes va !
Ce scénario, certes assorti de quelques modifications notables, a servi de base à la partie "Vive l'Empereur" disputée dimanche dernier près de Vannes lors du festival "Ramène tes jeux". Une grosse partie comme on les aime , bourrée de figs, avec plus de 7500 points dans chaque camp. Pourquoi grignoter quand on peut se goinfrer ?
Pour le résultat de la baston par contre, ça a été une tout autre histoire. Car cette fois-ci, c'est la vieille garde qui a mangé chaud. Récit en photos d'une partie disputée avec hargne et délectation par le vaillant général Charles de Tapedansletas, commandant en chef des troupes françaises, et votre serviteur JJski, l'attaman des Landes de Lanvaux.
Mais d'abord un peu d'ambiance.
Pour se mettre dans le bain, le baron Charles est venu en tenue légère de gendarme à cheval. Et comme dans mon village ruskof de Monterblanski on n'a que la peau sur les os, il m'a prêté une liquette semblable à celles que nos ancêtres portaient voici plus de 200 ans. J'ai un peu l'air d'un meunier déguisé en baguette tradition. Mais bon, faut ce qu'il faut.
On se serre la pogne et les hostilités commencent.
Recroquevillés dans un coin de table, mes moujiks (au premier plan) regardent d'un oeil sournois une grande partie de l'armée française s'avancer vers eux.
Pas de doute, y a là du beau monde. Les cosaques du Don et les chasseurs russes envoyés en avant-garde risquent de ne pas faire long feu.
Le spectacle est même carrément impressionnant. Car, comme en 1814, toute la cavalerie de la vieille garde progresse d'un sabot conquérant vers une ferme située au milieu du champ de bataille. J'en ai déjà le knout qui tremble
Pour les Français, il y a toutefois un hic. Le cornichon posé sur le gâteau aux fraises, le grain de sable glissé dans la galette-saucisse. Autrement dit, les cosaques qui viennent d'être lâchés sur un de leurs flancs et qui n'ont qu'un seul objectif : les contourner et les faire tourner en bourriques en les forçant à mobiliser des unités qui pourraient être utiles ailleurs. Méchants, vicieux, rapides… et en plus, ils sentent mauvais
Autre problème. Plutôt que de rassembler toute son artillerie et de pilonner rudement les carrés russes qui font le pet en face des Français, le baron Charles de Rentrededans, trop confiant, ne se sert que brièvement d'une pièce de 12 livres. Puis il décide de faire donner illico la majeure partie de la cavalerie de la Garde. La table tremble sous le fracas des sabots. Ca va pas durer.
Car les centaures ont beau être redoutables (plus de 1200 points de budget rien que sur la photo)…
...les cavaliers sont attendus par une palanquée de carrés d'infanterie et surtout par deux batteries d'artillerie russes qui vont les prendre sous leurs feux croisés. Cela, avant même qu'ils arrivent au contact. Les boulets slaves sont servis chauds. Na zdorovie!
Dernier hic : plutôt que de concentrer sa charge sur une seule cible en apportant le plus de soutiens possibles à ses premières lignes, la cavalerie française, qui a déjà été mise à mal, se divise en plusieurs groupes pour attaquer des objectifs différents. Là encore, elle va le payer très cher.
Repli et retraites se succèdent… Aucune charge n'est concluante.
L'un des régiments, lancé contre une pièce de 12 livres, se paie même le luxe de mal calculer sa distance de charge et il s'arrête sans formation sur la pente d'une colline. Juste devant les bouches des canons ruskofs !
La vieille garde à cheval doit tourner casaque. Dur ! Même les ruskofs ont la larme à l'oeil. On a beau être cruel, on n'en a pas moins un coeur, hi, hi, hi
On est alors au 8e tour de jeu. Une forte odeur de bière et de saucisse froide se répand sur la table.
Comme prévu, les renforts prussiens arrivent sur le flanc français.Ils ne sont pas très costauds. Mais ils sont très, très, très nombreux.
Donnerwetter, palsembleu, acré milliard ed'bon sang d'bonsoir und hildepute ! Y a vraiment des jours où ça le fait pas, déplore le ch'ti père Charles Napo.
Bien qu'adroitement coordonné, un dernier assaut français mené sur l'aile opposée ne parviendra pas à faire céder les Russes, dopés par le spectacle de la vieille garde rebroussant chemin.
La messe est dite. Le festival se termine. Il faut plier les gaules (et les Gaulois).
Ma chef de corps me téléphone pour me demander à quelle heure je viendrai manger la sousoupe à la maison. Mais l'essentiel est atteint : Charles et moi, on s'est bien amusés.
Alors, que demande le peuple ?
Ce scénario, certes assorti de quelques modifications notables, a servi de base à la partie "Vive l'Empereur" disputée dimanche dernier près de Vannes lors du festival "Ramène tes jeux". Une grosse partie comme on les aime , bourrée de figs, avec plus de 7500 points dans chaque camp. Pourquoi grignoter quand on peut se goinfrer ?
Pour le résultat de la baston par contre, ça a été une tout autre histoire. Car cette fois-ci, c'est la vieille garde qui a mangé chaud. Récit en photos d'une partie disputée avec hargne et délectation par le vaillant général Charles de Tapedansletas, commandant en chef des troupes françaises, et votre serviteur JJski, l'attaman des Landes de Lanvaux.
Mais d'abord un peu d'ambiance.
Pour se mettre dans le bain, le baron Charles est venu en tenue légère de gendarme à cheval. Et comme dans mon village ruskof de Monterblanski on n'a que la peau sur les os, il m'a prêté une liquette semblable à celles que nos ancêtres portaient voici plus de 200 ans. J'ai un peu l'air d'un meunier déguisé en baguette tradition. Mais bon, faut ce qu'il faut.
On se serre la pogne et les hostilités commencent.
Recroquevillés dans un coin de table, mes moujiks (au premier plan) regardent d'un oeil sournois une grande partie de l'armée française s'avancer vers eux.
Pas de doute, y a là du beau monde. Les cosaques du Don et les chasseurs russes envoyés en avant-garde risquent de ne pas faire long feu.
Le spectacle est même carrément impressionnant. Car, comme en 1814, toute la cavalerie de la vieille garde progresse d'un sabot conquérant vers une ferme située au milieu du champ de bataille. J'en ai déjà le knout qui tremble
Pour les Français, il y a toutefois un hic. Le cornichon posé sur le gâteau aux fraises, le grain de sable glissé dans la galette-saucisse. Autrement dit, les cosaques qui viennent d'être lâchés sur un de leurs flancs et qui n'ont qu'un seul objectif : les contourner et les faire tourner en bourriques en les forçant à mobiliser des unités qui pourraient être utiles ailleurs. Méchants, vicieux, rapides… et en plus, ils sentent mauvais
Autre problème. Plutôt que de rassembler toute son artillerie et de pilonner rudement les carrés russes qui font le pet en face des Français, le baron Charles de Rentrededans, trop confiant, ne se sert que brièvement d'une pièce de 12 livres. Puis il décide de faire donner illico la majeure partie de la cavalerie de la Garde. La table tremble sous le fracas des sabots. Ca va pas durer.
Car les centaures ont beau être redoutables (plus de 1200 points de budget rien que sur la photo)…
...les cavaliers sont attendus par une palanquée de carrés d'infanterie et surtout par deux batteries d'artillerie russes qui vont les prendre sous leurs feux croisés. Cela, avant même qu'ils arrivent au contact. Les boulets slaves sont servis chauds. Na zdorovie!
Dernier hic : plutôt que de concentrer sa charge sur une seule cible en apportant le plus de soutiens possibles à ses premières lignes, la cavalerie française, qui a déjà été mise à mal, se divise en plusieurs groupes pour attaquer des objectifs différents. Là encore, elle va le payer très cher.
Repli et retraites se succèdent… Aucune charge n'est concluante.
L'un des régiments, lancé contre une pièce de 12 livres, se paie même le luxe de mal calculer sa distance de charge et il s'arrête sans formation sur la pente d'une colline. Juste devant les bouches des canons ruskofs !
La vieille garde à cheval doit tourner casaque. Dur ! Même les ruskofs ont la larme à l'oeil. On a beau être cruel, on n'en a pas moins un coeur, hi, hi, hi
On est alors au 8e tour de jeu. Une forte odeur de bière et de saucisse froide se répand sur la table.
Comme prévu, les renforts prussiens arrivent sur le flanc français.Ils ne sont pas très costauds. Mais ils sont très, très, très nombreux.
Donnerwetter, palsembleu, acré milliard ed'bon sang d'bonsoir und hildepute ! Y a vraiment des jours où ça le fait pas, déplore le ch'ti père Charles Napo.
Bien qu'adroitement coordonné, un dernier assaut français mené sur l'aile opposée ne parviendra pas à faire céder les Russes, dopés par le spectacle de la vieille garde rebroussant chemin.
La messe est dite. Le festival se termine. Il faut plier les gaules (et les Gaulois).
Ma chef de corps me téléphone pour me demander à quelle heure je viendrai manger la sousoupe à la maison. Mais l'essentiel est atteint : Charles et moi, on s'est bien amusés.
Alors, que demande le peuple ?
Dernière édition par SIR JACK le Mer 19 Fév 2020 - 9:28, édité 2 fois