Récapitulatif de la situation.
Nous sommes au début du mois de juin de l'an 1631. Cela fait déjà 13 ans que dure la guerre entre l'Empire des Habsbourg soutenus par l'Espagne et la Ligue catholique, et les protestants ralliés à l'Union évangélique.
A ce jour, après quelques rapides victoires, les protestants révoltés, lâchés par la plupart des princes luthériens qui ont préféré rester neutres, ont été battus sur tous les terrains. L'entrée en guerre du roi Christian IV de Danemark au côté des révoltés a été un échec, et l'Empire triomphant, soutenu par la Ligue, multiplie les vexations et les sanctions, et s'apprête à remettre la main sur tous les biens ecclésiastiques confisqués depuis un siècle par les protestants (édit de restitution).
C'est alors, en 1630, que le Roi de Suède Gustave Adolphe, luthérien, se porte au secours des protestants d'Allemagne. Auparavant, les manigances de Richelieu ont poussé l'Empereur à révoquer son meilleur général, Wallenstein ; et à donner le commandement de l'ensemble des armées impériales en catholiques au Comte Tilly, général en chef de la Ligue, vieillard cruel et dévot.
Gustave-Adolphe va vite reconquérir les terres de Mecklembourg et de Poméranie, cependant que Tilly met le siège sous les murs de Magdebourg, importante ville protestante.
La plupart des princes protestants cependant, alliés potentiels de Gustave-Adolphe, s'avèrent très tièdes, et peu prompts à s'engager contre l'empereur ; à cause de leur défection, les Suédois ne peuvent se porter au secours de Magdebourg, qui est prise et mise à sac au mois de mai.
Tilly se dirige ensuite vers le sud, menaçant la Saxe, dont l'électeur, prince luthérien, avait pourtant combattu aux côtés de l'Empereur contre les révoltés.
Quand aux troupes impériales poussée hors de Mecklembourg et de Poméranie par les Suédois, elles prennent position en Brandebourg, autre électorat luthérien coincé entre sa fidélité à l'Empereur et son alliance théorique avec la Suède. Là aussi, les impériaux vont se livrer au pillage et aux exactions.
Dans le même temps, le Comté de Hesse, majoritairement calviniste et proche des révoltés, se voit sommé par l'Empereur de désarmer ses troupes, de loger les armées impériales, et de payer de fortes contributions.
Nous en sommes là lorsque débute l'action...
Les positions de quelques protagonistes :
La Suède :
Menée par son roi charismatique et grand stratège, elle vient de reconquérir une grande partie du Nord de l'Allemagne, et s'apprête à harceler les Impériaux sur leur terrain ; elle a cependant besoin de s'assurer du soutien des autres princes protestants.
Le Danemark :
Ayant échoué à secourir les protestants révoltés, les Danois se sont repliés ; ils restent cependant maîtres de la ville de Brême et de ses alentours.
A noter que tout en défendant la même cause que le Roi de Suède, le Roi de Danemark est cependant en guerre contre lui !
La France :
Désireuse de provoquer la ruine de l'Empire, la France œuvre dans l'ombre pour soutenir les révoltés et le roi de Suède ; elle a participé à l'éviction du général Wallenstein, cependant elle est aussi en bons termes avec l'électeur de Bavière, qui dirige la Ligue catholique.
Une des demandes de la France aux Suédois, est justement d'épargner les biens de l'Eglise catholique ; en échange de quoi, elle verse des subsides à Gustave-Adolphe...
Les princes protestants :
La plupart sont assez échaudés par les récentes victoires impériales ; certains fayotent auprès de l'Empereur, d'autres sont coincés entre deux chaises... rares sont ceux qui décident ouvertement de marcher avec le Roi de Suède.
L'Espagne :
Ouvertement alliée de l'Empereur, elle a cependant fort à faire avec la guerre contre les Hollandais, la flibuste qui menace sa flotte marchande, et les manigances des Français, qui supportent mal la domination espagnole sur la plupart de leurs frontières (Flandres, Franche-Comté, Milanais, et bien sûr Pyrénées...).
Turquie et Transylvanie :
Ennemis de longue date de l'Empire, ces deux puissances lancent régulièrement des raids sur l'Autriche ; le dernier en date se voulait une diversion pour favoriser l'entrée en Allemagne des Danois.
Par ailleurs les Turcs sont alliés de la France.
La Bavière et la Ligue Catholique :
Principal soutien de l'Empereur, l'électeur de Bavière tire au mieux son épingle du jeu, et entend renforcer son pouvoir y compris au sein des armées impériales ; c'est ainsi qu'il a contribué à faire évincer le généralissime Wallenstein, pour le faire remplacer à la tête des armées impériales par le Comte Tilly, commandant en chef des troupes de la Ligue...
Etc Etc ; on en passe et des meilleures !
Tout ça pour donner une idée du chaos idéologique et social ambiant !