A l’attention de Monsieur Pierre de Rigaud, Marquis de Vaudreuil-Cavagnal, Gouverneur de Nouvelle France,
Messire c’est avec un grand plaisir que je viens vous rapporter que le sort favorable que Dieu a bien voulu apporter aux armes de Sa Majesté Louis le XVème.
Informés qu’un fort parti anglois était en route vers Lac Hanou nous avons mobilisé nos forces locales composées de soldats de lignes, d’une unité de grenadiers soutenus dans leur action par des coureurs des bois et des alliés indiens des tribus Hurons et Poutouatamis.
De leur côté les tuniques rouges étaient majoritairement composées de troupes européennes (troupes de marine, fusiliers, légers, rangers et grenadiers) soutenus par des miliciens des 13 colonies.
Notre rencontre s’est déroulée au bois dit du Caribou Ginette. Les deux lignes se sont déployées côté anglais les grenadiers et les légers au centre, l’infanterie et les miliciens sur leur droite et les marins ainsi que les rangers sur leur gauche.
De notre côté nous avions positionné nos alliés indiens Poutouatamis au centre avec à leurs gauche les grenadiers et les troupes de ligne et à leur droite les coureurs des bois, les compagnies franches et Magwa et ses hurons.
Notre ligne se met rapidement en route et en approche des troupes ennemies deux grenadiers sont les premiers à tomber sur le champ de bataille.
Notre flanc droit est rapidement sécurisé par Magwa qui se défait aisément des rangers. Le dernier des mohicans tombe alors éteignant ainsi cette peuplade de nos mémoires.
Les compagnies franches et les hurons s’avancent alors rapidement vers les marins anglais mais leurs tirs sont précis et un soldat est abattu.
Sur la gauche notre ligne avance prudemment et échanges quelques coups de feu avec les miliciens américains qui font très peu de pertes de part et d’autres.
C’est donc au centre que va se jouer le premier acte.
Beaucoup d’âmes rejoindront notre Seigneur mais les grenadiers aidés des indiens et des coureurs des bois viennent à bout de l’infanterie anglaise qui doit reculer et des grenadiers, en dehors du dernier qui fuit ayant sans doute aperçu le diable dans les traits de nos valeureux soldats.
Les légers anglais sont très vite mis en déroute par nos alliés dont la compétence dans le combat au corps à corps n’est plus à démontrer.
Cependant la totalité de notre régiment de grenadiers est hors de combat.
Les miliciens tentent alors de venir en aide au centre ennemi mais notre général avait anticipé cette manœuvre et avait précipité la marche des fusiliers qui bien qu’un peu désorganisés parviendront à engager les américains avec suffisamment de vigueur pour les chasser de la colline.
Avec le soutien des indiens les miliciens sont vivement repoussés et finissent par dérouter. Washington le lâche est reparti aussi vite qu’il est venu et ne manquera pas de raconter les prouesses des soldats de votre de seigneurerie.
De nombreux morts et blessés jonchent le sol mais nos couleurs contrôlent la route.
Il faut cependant plusieurs tours pour récupérer de la férocité de l’affrontement et se remettre en ordre de bataille et de marche. L’officier anglais s’est rendu et nous lui promettons les honneurs de la guerre.
Or sur notre droite la situation est plus difficile. Les coureurs des bois aidés des compagnies franches et de Magwa tentent de désolidariser le carré anglais.
Sans succès.
Au contraire l’anglais, préférant toujours se battre comme un lâche c'est-à-dire de loin, ravage nos rangs.
Magwa excédé lance alors ses indiens à l’assaut du carré. Ils sont vivement malmenés par les baïonnettes de nos ennemis. Les compagnies franches ne parviennent pas à se porter assez vite au combat et les coureurs des bois semblent épuisés par leur combat au centre et le feu anglais. Ils refluent alors tous en désordre.
Cependant le carré est désorganisé et le temps de reprendre ses esprits un tir du dernier soldat des compagnies franches blesse Wolf.
A peine le temps de reprendre ses esprits que les indiens Poutouatamis arrivent et jettent des tomahawks sur les fusiliers marins. Magwa et son dernier compagnon font de même. Quelques anglais tombent les empêchant ainsi de reprendre totalement leurs esprits.
Ce harcèlement permet à notre ligne de se porter à portée de l’ennemi qui après quelques minutes cède.
Mais l’anglais est fourbe il fait lors croire à sa reddition mais se jette sur nos soldats ! Naturellement notre valeur et la justice divine sanctionnent comme il se doit ce comportement odieux. Voyant alors arriver nos amis indiens l’officier anglais préfère se rendre de peur d’y laisser sa perruque…
Nous restons donc maitres du terrain et pendant que nos alliés prélèvent leur juste récompense nous rassemblons nos morts dont nous recommandons les âmes valeureuses à Notre Seigneur.
Les corps des anglais seront enterrés selon les rites sacrés.
En l’an de Grâce 1756, votre dévoué serviteur
Le Comte Philippe de Malestreg