L'excellent livre « La course malouine au temps de Louis XIV » du professeur André Lespagnol aborde des sujets souvent négligés... notamment celle des salaires.
L'équipage avait droit à une part sur les prises. Mais il touchait une somme fixe à l'embarquement, pour 3 ou 4 mois de campagne ; cette somme était ensuite déduite des parts de gain éventuel.
Aux moments où la guerre fait rage, les armateurs cherchent des marins à tout prix et dans les années 1690 les avances passent d'une soixantaine de livres à parfois plus de 200 livres. Pour limiter cela, une Ordonnance de 1693 fixe le montant maximum de l'avance à 60 livres, dont les 2/3 au départ, le dernier 1/3 au retour ; les armateurs en sont contents ...mais continuent quand même à payer plus cher.
Le livre cite des rapports d'époque : le riche armateur Danycan « a un art particulier pour engager du monde : il leur donne plus d'argent ». Du coup, les équipages « n'ont pas plus tôt reçu 50, 60 et 80 écus d'avance qu'après avoir fait une course de trois semaines ou un mois ils croient en être quitte et rien ne peut les empêcher de déserter à la première relâche, s'ils demeurent en mer ils cherchent des querelles (...) à leurs officiers pour rompre leur voyage ».
Oh, ce n'est pas des vraies mutineries comme sur le Bounty, ce sont plutôt des grèves ou des menaces de grève : « l'équipage refusa de lui obéir et le capitaine ne se sentit pas assez de résolution pour se faire obéir de force ».
La raison est simple : les équipages ne veulent pas perdre leur temps et risquer leur peau pour ne rien gagner en plus de leur avance ; ainsi, deux contremaîtres dirigent une mutinerie car ils « ont reçu chacun 60 écus et n'espèrent plus rien car il faudrait qu'ils fassent pour 100.000 écus de prise (...) et ne veulent point se battre, comptant pour certain que ce serait pour leur bourgeois et non pour eux ».
Tout ça n'empêche pas les mêmes équipages de se battre avec acharnement quand ils sont motivés...
L'équipage avait droit à une part sur les prises. Mais il touchait une somme fixe à l'embarquement, pour 3 ou 4 mois de campagne ; cette somme était ensuite déduite des parts de gain éventuel.
Aux moments où la guerre fait rage, les armateurs cherchent des marins à tout prix et dans les années 1690 les avances passent d'une soixantaine de livres à parfois plus de 200 livres. Pour limiter cela, une Ordonnance de 1693 fixe le montant maximum de l'avance à 60 livres, dont les 2/3 au départ, le dernier 1/3 au retour ; les armateurs en sont contents ...mais continuent quand même à payer plus cher.
Le livre cite des rapports d'époque : le riche armateur Danycan « a un art particulier pour engager du monde : il leur donne plus d'argent ». Du coup, les équipages « n'ont pas plus tôt reçu 50, 60 et 80 écus d'avance qu'après avoir fait une course de trois semaines ou un mois ils croient en être quitte et rien ne peut les empêcher de déserter à la première relâche, s'ils demeurent en mer ils cherchent des querelles (...) à leurs officiers pour rompre leur voyage ».
Oh, ce n'est pas des vraies mutineries comme sur le Bounty, ce sont plutôt des grèves ou des menaces de grève : « l'équipage refusa de lui obéir et le capitaine ne se sentit pas assez de résolution pour se faire obéir de force ».
La raison est simple : les équipages ne veulent pas perdre leur temps et risquer leur peau pour ne rien gagner en plus de leur avance ; ainsi, deux contremaîtres dirigent une mutinerie car ils « ont reçu chacun 60 écus et n'espèrent plus rien car il faudrait qu'ils fassent pour 100.000 écus de prise (...) et ne veulent point se battre, comptant pour certain que ce serait pour leur bourgeois et non pour eux ».
Tout ça n'empêche pas les mêmes équipages de se battre avec acharnement quand ils sont motivés...