Comment ne pas payer de taxes ?

L'action se situe à la frontière des marches avantagères de Bretagne et de Poitou où des "négociants" en tous genres tentent par tous les moyens de traverser la frontière sans passer par le péage de l'octroi. Certains tenteront le passage par voie terrestre, d'autres par voie navigable et à cet effet tous les moyens de transport disponibles sont mobilisables (mules, brouettes, charrettes, barques etc...)

Les officiers des duchés respectifs parviendront-ils compte tenu de la réduction drastique des effectifs (non remplacement d'un départ à la retraite sur deux) à contrôler tous les chargements et percevoir les taxes provinciales ?
Les commerçants parviendront-ils à soustraire le maximum de cargaisons de ces impôts qui grèvent considérablement leurs bénéfices ?

C'est sans compter sur le seigneur local qui pourrait être tenté de profiter de cette intense circulation de marchandises pour remplir ses greniers en prévision de l'hiver...

Pour ceux que le sujet intéresse plus en détail je recommande l'excellent ouvrage dont je me suis inspiré pour cette proposition de scénario:



Les marches de Bretagne au Moyen Âge
De la baie du Mont-Saint-Michel à la baie de Bourgneuf, en passant par Fougères, Vitré, Châteaubriant, Ancenis, Clisson, Machecoul, mais aussi Dol, Dinan, Pouancé, Rennes, Nantes, Montaigu… le cadre est vaste qui contribue à définir les marches de Bretagne au Moyen Âge. C'est ici le théâtre de tous les événements qui jalonnèrent l'histoire commune de la Bretagne et de la France, marquée par la présence de la frontière franco-bretonne.
Editeur : Presses Universitaires de Rennes

Le scénario est conçu pour 4 à 8 joueurs et se déroule au début de la guerre de succession de Bretagne, dans une période d'accalmie relative :

à 4 joueurs :
- 1 marchand breton
- 1 marchand angevin
- 1 officier du duc d'Anjou
- 1 officier du duc de Bretagne

à 6 joueurs :
on rajoute 1 seigneur local des marches avantagères de Bretagne et 1 seigneur des marches avantagères d'Anjou.

Le terrain :
L'équivalent d'une table de ping-pong traversée en diagonale par un large fleuve, la Loire, disposant de 3 ponts et de 2 gués. La frontière ne suit pas exclusivement le cours du fleuve et sera matérialisée par des bornes blanches.
On trouve de chaque côté un "village frontière" constitué d'un "grenier ducal" et de maisons marchandes disposant également d'entrepots de stockage.
On peut également, si possible, placer les châteaux seigneuriaux. On considèrera sinon qu'ils se trouvent en dehors de la table dans les 2 angles opposés.

Les marchands bretons et angevins:
Disposent chacuns de tous les moyens de transport mobilisables et des animaux et personnels (tous de cl.2) pour les conduire(barques, charettes, mulets, char à bras, brouettes, dos d'homme, de femme, chiens...) en fonction de ce dont disposent les joueurs en présence.  Ils doivent "passer" chacun l'équivalent de 10 tonneaux de marchandises diverses (notamment du sel dans la direction Bretagne -> Anjou)
Les marchandises disposent toutes d'un "certificat de circulation" dans leur duché d'origine, mais pas dans le duché voisin. Bien evidemment les commerçants peuvent s'échanger des certificats, qu'il faudra peut-être falsifier quelque peu le cas échéant...

Les officiers ducaux bretons et angevins:
Disposent chacuns de 8 cavaliers (1 cl.5 les autres de cl. 4 ou 3)et de 10 piétons (cl.3) postés obligatoirement pour ces derniers en début de partie aux ponts et aux gués (du côté de leur nation respective exclusivement). En aucun cas ils ne sont autorisés à franchir la frontière pour se rendre dans le duché voisin (ce qui constituerait une violation de territoire susceptible de remettre en cause la paix toujours fragile). Ils possèdent un pouvoir de réquisition de toutes marchandises ne faisant pas l'objet d'un "certificat de circulation" dans le duché concerné, marchandise qui sera immédiatement confisquée et enfermée dans le grenier ducal.

Les seigneurs locaux bretons et angevins :
Ne sont pas particulièrement fournis en hommes en ces temps de paix. Chacun peu réunir un chevalier (cl.5) et 6 hommes de mains montés ou non (2 de cl.4 et 4 de cl.3). Ils ne peuvent racquéter ouvertement les marchands qui ont toujours la possibilité de trouver protection auprès de l'officier ducal et des ses soldats.

Condition de victoire :
Chaque tonneau arrivé au lieu de stockage (grenier ducal - entrepôt marchand - château) vaut 1 point.

NB : Les seigneurs et officiers ducaux ne sont pas autorisés à tuer des civils marchands pour limiter leur capacité de déplacement et d'organisation.
Les marchands repondent contraints et forcés à toute réquisition de la part des militaires sans chercher à s'y opposer physiquement, car ils savent pertinemment que le droit est en faveur des parties adverses.

Bien... 

Je suppose que les marchands peuvent envoyer plusieurs convois à la fois, ou bien des leurres ? car les officiers vont se précipiter sur toute charrette en vue ? Comment jouer ça ?

Patrice a écrit:Bien... 

Je suppose que les marchands peuvent envoyer plusieurs convois à la fois, ou bien des leurres ? car les officiers vont se précipiter sur toute charrette en vue ? Comment jouer ça ?

Oui bien évidemment

J'ai au moins 5 ou 6 charrettes et force tonneaux et autres coffres. Il reste à définir un système de marqueurs et une échelle de valeur des différentes denrées, sachant que le sel ne fait l'objet d'aucune taxe en Bretagne et qu'il est fortement imposé ailleurs.

J'imaginais aussi que les "douaniers" pourraient avoir des informateurs leur signalant que le sel partirait dans une charrette de couleur rouge...

Il faut également prévoir des gabares pour traverser la Loire... 

On peut en parler le 4 voire le 3 si on vient dormir chez toi

Bien, si tu as le truc déjà en tête, tu pourras le prévoir et l'animer. Il faudra trouver une date où il y ait des joueurs.

Patrice a écrit:Bien, si tu as le truc déjà en tête, tu pourras le prévoir et l'animer. Il faudra trouver une date où il y ait des joueurs.

Oui ok, à Theix ce sera bien non ?

J'ai compris que les certificats fonctionnent comme des acquis sur le vin.
Le jeu repose sur la pénurie de marchandise d'une région et son importation dans une autre.
Chaque marchand a un entrepot dans l'autre région qu'il doit remplir.
Au passage, le duc et le seigneur remplissent les leur après réquisition des convois marchands.
Pour contrer les action des officiers du Duc, il y a les certificats.

Ehouarn a écrit:
Les marchands bretons et angevins:
Disposent chacun de tous les moyens de transport mobilisables et des animaux et personnels (tous de cl.2) pour les conduire(barques, charrettes, mulets, char à bras, brouettes, dos d'homme, de femme, chiens...) en fonction de ce dont disposent les joueurs en présence.  Ils doivent "passer" chacun l'équivalent de 10 tonneaux de marchandises diverses (notamment du sel dans la direction Bretagne -> Anjou)
Les marchandises disposent toutes d'un "certificat de circulation" dans leur duché d'origine, mais pas dans le duché voisin. Bien évidemment les commerçants peuvent s'échanger des certificats, qu'il faudra peut-être falsifier quelque peu le cas échéant...

un breton doit avoir un certificat pour transporter son sel en Bretagne
Je ne sais ce qu'un angevin transportera. Mais j'ai compris qu'il n'aura pas de certificat pour le sel.

Pas de réponse  
Si le marchand angevin ne dispose pas de certificat sur le sel, je ne vois pas comment un échange de certificat peut intéresser un marchand breton transportant du sel en Anjou.

Reste la falsification de certificat. Faut il trouver une certificat (échange) et un faussaire pour obtenir ainsi un faux certificat sur le sel en Anjou.
Avec certificat, le marchand devra disposer de plus de 10 certificats pour pouvoir en échanger
Sans certificat, un faussaire suffit il

Comme documentation sur les bateaux anciens, un responsable du site « Petits bateaux ligériens » nous indique cette page ; et notamment, en ce qui concerne le Moyen Âge, le «scute » en bas de la page.

http://petitsbateauxligeriens.blog4ever.com/articles/reproduction-de-bateaux

Patrice a écrit:Comme documentation sur les bateaux anciens, un responsable du site « Petits bateaux ligériens » nous indique cette page ; et notamment, en ce qui concerne le Moyen Âge, le «scute » en bas de la page.

http://petitsbateauxligeriens.blog4ever.com/articles/reproduction-de-bateaux

Très beau travail de modélisme     

Comment est-il arrivé jusqu'à toi ? En visitant le forum ?
Si le scénario l'intéresse, invite le à jouer avec nous à Theix à l'automne prochain

Ce n'est pas un joueur. Apparemment, il a vu certaines de ses photos dans notre discussion sur les gabarres, et était intrigué.

Je reste d'ailleurs sceptique sur notre datation des chalands et gabarres, qui pour la plupart semblent surtout se répandre au XVIIe-XVIIIe siècle ?

Bonjour,

Patrice a écrit:Comme documentation sur les bateaux anciens, un responsable du site « Petits bateaux ligériens » nous indique cette page ; et notamment, en ce qui concerne le Moyen Âge, le «scute » en bas de la page.

http://petitsbateauxligeriens.blog4ever.com/articles/reproduction-de-bateaux

J'ai cité ce site comme référence pour mes décors de navires ligériens.

Je n'y avais pas vu de scute à l'époque. http://argad.1fr1.net/t782-chalands-de-la-loire-sous-ancien-regime#6772
Comme cette maquette est présente à la fin de la page, je pense qu'ils l'ont ajouté récemment. Belle maquette avec un exemple de planches disposée au centre pour faciliter les manœuvres sur le pont.

Patrice a écrit:Ce n'est pas un joueur. Apparemment, il a vu certaines de ses photos dans notre discussion sur les gabarres, et était intrigué.

J'ai cité son site. Il nous a peut être découvert ainsi.
J'espère que mes réalisations ne l'ont pas choquées. Je ne cherche pas à rivaliser avec eux. C'est pour jouer.
Je les remercie tous pour leurs documentation et photos disponibles sur le web.
Au salon nautique, certains vendaient des gabarres (type made in Madagascar) conçues comme une toue pour lever le mat. Il n'y avait pas de guinda (le treuil placé à l'arrière)

Patrice a écrit:Je reste d'ailleurs sceptique sur notre datation des chalands et gabarres, qui pour la plupart semblent surtout se répandre au XVIIe-XVIIIe siècle ?

Pour le transport le long de la loire :
Plutôt que reproduire une gabarre, j'ai augmentée la hauteur des bordées du chaland des Ambianis (gallo-romaine). Et j'ai réalisé un scute qui se rapproche de celui réalisé par l'Association "Les bateliers du Cher"  à Savonnières (près de Tours).

Pour bac, charrière, passe-cheval, je ne sais pas vraiment s'ils étaient vraiment comme cela au moyen-age.
Pour moi,
-le passe-cheval avec perche( sans voile) a dû être vite inventé pour passer les animaux qui paissaient sur les ilots. Mais sous qu'elle forme.
-le bac a du suivre car il est simple d'installer une corde pour relier un ilot. Et c'est plus sur en cas de crue ( pour sauver les animaux)

Selon le site

petitsbateauxligeriens a écrit: Au moyen-âge, le pont était quasi inexistant. A cette époque un pont était en bois....Les bateaux de passage ou de liaison avaient donc une fonction de service public

Le site présente la charrière, le bac et le passe-cheval

Patrice a écrit: Je reste d'ailleurs sceptique sur notre datation des chalands et gabarres, qui pour la plupart semblent surtout se répandre au XVIIe-XVIIIe siècle ?

Bah disons que nous faisons une interprétation des sources disponibles pour que cela soit crédible dans le contexte d'un jeu d'histoire avec figurines. Les réalisations de Malo conviennent parfaitement pour cela  

J'ai modifié quelque peu la liste des protagonistes. Ce scénario vous sera de nouveau proposé à Theix durant l'automne 2014. J'espère alors avoir plus de succès qu'en 2013 et surtout éviter la concurrence déloyale de parties privées non annoncées.

Côté breton nous avons donc comme personnages principaux :

- Armando Ruiz marchand espagnol installé à Nantes. Il se spécialise dans l'export de sel breton vers l'Anjou et l'import de vin d'Amont et de Malvoisie en Bretagne.

- Guillo Dubodan officier ducal breton ayant obtenu la charge du contrôle douanier de la frontière britto-angevine.

- Thibault III de Rochefort, seigneur de Rochefort et d'Assérac, vicomte de Donges et baron d'Ancenis. Il contrôle une des place forte les plus importantes de la frontière, la ville péage d'Ancenis.

- Pierre de Toulhouat, cadet breton de petite noblesse.

Côté angevin les personnages suivants :

- Audouin Pasquier, négociant en vins et importateur de sel breton, établi à Angers.

- Pierre de Craon officier royal français, chargé du contrôle douanier de la frontrière angevino-bretonne.

- Le père Mauron de Toulvarère, abbé de la communauté monastique de Saint-Florent-le-vieil.

- Gaudin forestier et charbonnier en la forêt de Châteauceaux.

Ehouarn a écrit:surtout éviter la concurrence déloyale de parties privées

Que les futurs coupables se dénoncent donc, aussitôt que !  

Ehouarn a écrit:Le père Mauron de Toulvarère, abbé de la communauté monastique de Saint-Florent-le-vieil

Ah ben tiens... j'le connais c'ui-là, il est de la famille...?   

Ehouarn a écrit:J'ai modifié quelque peu la liste des protagonistes. Ce scénario vous sera de nouveau proposé à Theix durant l'automne 2014. J'espère alors avoir plus de succès qu'en 2013 et surtout éviter la concurrence déloyale de parties privées non annoncées.

Côté breton nous avons donc comme personnages principaux :
..........

- Pierre de Toulhouat, cadet breton de petite noblesse.

Côté angevin les personnages suivants :

........

- Gaudin forestier et charbonnier en la forêt de Châteauceaux.

Je vois que le père prend le rôle d'un seigneur.
Mais quel est le rôle de GAudin et Toulhouat
J'ai commandé des charrettes et paysans du moyen age chez comitatus avec commande groupée LCDA

malo du Kern a écrit:quel est le rôle de Gaudin et Toulhouat

Hé bien... apparemment... après une longue enquête approfondie, j'ai finalement pu découvrir des preuves tangibles selon lesquelles le nommé Gaudin serait un forestier et charbonnier ; et il semblerait bien que Pierre de Toulhoat, quant à lui, soit un cadet breton de petite noblesse.

  

Patrice a écrit:

malo du Kern a écrit:quel est le rôle de Gaudin et Toulhouat

Hé bien... apparemment... après une longue enquête approfondie, j'ai finalement pu découvrir des preuves tangibles selon lesquelles le nommé Gaudin serait un forestier et charbonnier ; et il semblerait bien que Pierre de Toulhoat, quant à lui, soit un cadet breton de petite noblesse.

Trop fort ce mec !    



Malo il te faut comprendre une chose :
Pour que l'histoire ait un intérêt, on ne peut pas tout savoir dès le début. Contrairement aux échecs - où l'on sait de manière parfaitement réglementé à quoi sert chaque pièce de jeu et où la seule surprise consiste à savoir dans quel ordre et avec quelle combinaison, selon quels savants calculs et hypothèses, chaque joueur va les déplacer - nous sommes ici intéressés par la construction d'un scénario, d'une histoire.
Si chacun est au courant de tout avant le début, cela revient à voir un film dont on t'a déjà raconté la fin, ce qui représente, tu en conviendras, peu d'intérêt...
Par exemple dans notre aventure soudanaise, tu ne savais pas qui était précisément mon personnage ni quel était son but. Et ce fût certainement un des facteurs de la réussite de ce scénario et du plaisir que nous y avons trouvé, non ?

Bon allez, comme je sens ton impatience, je vais quand même te livrer deux secrets :
Je réserve le personnage du père Mauron de Toulvarère à Patrice et à Nicothanasor celui de Pierre de Toulhouat, dont c'était le nom lorsque nous faisions ensemble de la reconstitution historique médiévale.

Pour ce qui te concerne, compte-tenu de ton esprit très cartésien, je te verrai bien dans le rôle de Pierre de Craon, officier royal français...   
Adjugé ?

Et moi, et moi ? Tu me laisses le bouffeur de chorizo, comme on avait dit ?

Eric de Gleievec a écrit:Et moi, et moi ? Tu me laisses le bouffeur de chorizo, comme on avait dit ?

Bon je voulais maintenir le suspens, mais puisque tu insistes   

Ha, bon, ça devait être un effet de suspens ? Pourquoi pas, mais me choisir comme ressort du suspens, vraiment... c'est trop d'honneur, c'est pourtant vrai que j'ai quelques traits communs indéniables avec Alfred Hitchcock.
(Qui a dit "Le tour de taille et la nature de cheveux" ?)

Et justement, puisqu'on en parle, quel est exactement le rôle d'Armando Ruiz ? J'ai peur de m'avancer, mais est-ce que ça ne serait pas, en quelque sorte, un marchand espagnol installé à Nantes ? Ou quelque chose du genre ?
Mais je peux me tromper.

Eric de Gleievec a écrit:Tu me laisses le bouffeur de chorizo, comme on avait dit ?

J'espère bien qu'il s'agit de chorizo d'âne !

...car je ne voudrais point que l'on fisse du mal à une chèvre des fossés (je sais de quoi je parle, j'en connais personnellement).

Patrice a écrit:...car je ne voudrais point que l'on fisse du mal à une chèvre des fossés (je sais de quoi je parle, j'en connais personnellement).

Tu les connais... au sens biblique du terme ?!?     

  

Ah, non quand même pas ! je laisse cela au bouc.   

...et moi je me contente de leur mirer l'arrière-chatte, en cette saison-ci (pas loin de 5 mois après le début de l'automne, où elle estoient en chaleur) pour prévoir quelques jours à l'avance ...leur future mise bas de moult petits chevreaux.  

Eric de Gleievec a écrit:Et justement, puisqu'on en parle, quel est exactement le rôle d'Armando Ruiz ? J'ai peur de m'avancer, mais est-ce que ça ne serait pas, en quelque sorte, un marchand espagnol installé à Nantes ? Ou quelque chose du genre ?
Mais je peux me tromper.

Aaaah c'est pas maaal, tu y es presque