Les Belges appellent ça de "l'écolage".
Une partie napo disputée dans mon antre morbihannais a permis au combatif Charles-le-Téméraire de se plonger dans les subtilités des tactiques de la règle "Vive l'empereur".
Le bougre s'est bien battu et il a beaucoup appris.
A commencer par la nécessité de jouer groupé lorsque l'on fait face à un adversaire aux effectifs plus conséquents. Mais aussi de coordonner ses attaques.
Démo en photos.
Les lieux du drame. Le côté par lequel chaque armée arrive a été tiré au sort.
Charles a choisi d'étirer ses Français. Il envisage de taper au centre.
Le Russe, lui, va ferme son aile gauche, se bétonner au centre et se doter d'une aile droite renforcée qui lui permettra soit d'intervenir au centre, soit de déborder l'ennemi à droite. Affaire à suivre.
La pièce d'artillerie de 12 livres russe prend position sur une colline pour canarder au centre.
A sa droite, la cavalerie lourde soutenue par une ligne d'infanterie attend son heure.
A sa gauche, les bataillons russes se disposent en forme d'entonnoir afin de faire face à un éventuel assaut français.
Le reste de l'infanterie russe a repéré un couloir dans le village. Selon la manière dont les choses vont se dérouler, les moujiks envisagent de s'y engouffrer pour lancer une attaque sur la droite française.
Quant à la "porte" de l'aile gauche russe, elle est fermée par un bataillon déployé en ligne.
Les cosaques, toujours à l'affut et friands de harcèlement, s'avancent pour leur part vers un trou qu'ils ont repéré un trou dans le dispositif français trop étiré.
Il s'agit d'un bois dans lequel ils comptent bien ramasser quelques champignons
L'assaut français est donné au centre. Charles a eu la bonne idée de faire avancer l'ensemble de ses troupes pour jouer sur l'effet de masse. Celles-ci sont soutenues par une batterie d'artillerie de 6 livres (classe élite) qui commence à pilonner un bataillon russe déployé en ligne.
Dans leur attaque, les Français misent également sur la puissance de leurs troupes. La première ligne de tous leurs bataillons est en effet composée de vétérans, de meilleur moral que leurs homologues slaves.
Qui plus est, si les Russes sont solides en défense, les Français bénéficient d'un bonus de + 2 en attaque. Ce qui n'es pas négligeable
La règle "Vive l'empereur est ainsi faite", le moindre détail peut avoir des conséquences funestes.
Charles va, hélas, l'apprendre à ses dépends.
La pièce d'artillerie russe est en effet masquée sur sa droite par un bataillon déployé en ligne. Celui-ci la protège de tirailleurs français qui pourraient lui faire du mal.
Or Charles va omettre de faire passer ces tirailleurs en colonne d'attaque, c'est à dire en ordre serré, lorsqu'il se trouveront à distance de charge.
C'est une erreur car, compte tenu de la différence de valeur des unités, il faut généralement deux bataillons russes pour arrêter un bataillon français. Un atout que les Français ne possèdent pas lorsqu'ils se trouvent par contre en ordre dispersé.
Ils vont le payer cher.
A l'aile gauche russe, les moujiks profitent du trop grand étirement des Français pour avancer en masse dans le couloir repéré plus tôt dans le village.
Dans le même temps, les cosaques font demi-tour devant l'avance de lanciers polonais qui les ont repérés et vont boucher le "trou" constitué par le bois.
Au centre, la menace française se précise.
Le bataillon déployé en ligne au fond de "l'entonnoir" continue à souffrir sous les tirs de la pièce de 6 livres française et il commence à s'inquiéter.
Mais les Russes préparent leur piège : les bataillons situés de part et d'autre de l'entonnoir se préparent à contrer l'assaut. D'autant plus que, sur leur gauche, des chasseurs installés en tirailleurs dans une maison vont canarder les assaillants.
Autre détail important : le bataillon russe qui protège l'artillerie slave se forme en colonne d'attaque après avoir vu que les tirailleurs français restent en ordre dispersé
Peu après, une erreur tactique est commise par les Français sur leur aile droite. Plutôt que de chercher à faire feu sur les colonnes russes qui s'avancent vers eux, il choisissent de faire faire demi-tour à leur ligne d'infanterie.
C'est une proie superbe pour les Russes qui ne vont pas se géner pour les charger de dos.
A l'aile gauche française, l'heure est aux charges de cavalerie.
Les cuirassiers français sont plus forts que les cuirassiers russes car ils présentent un front plus large. Qui plus est, ils vont subir le feu d'une ligne d'infanterie habilement disposée par Charles. Bien vu.
Pour réduire cette double menace, les cavaliers slaves sont renforcés par un régiment de chasseurs à cheval.
Bien leur en prend car, même s'ils perdent au passage leur général, la différence d'effectifs va leur permettre d'obtenir un résultat nul en mêlée. Ce qui oblige les centaures Français à reculer .
Dans le même temps, au centre, ça bastonne partout.
Les tirailleurs français chargés par le bataillon russe sont obligés d'esquiver.
Haché par les tirs de la batterie russe, un premier bataillon français échoue dans son attaque
Et...c'est le miracle. Grace au tir de salve (15 figurines) qu'il délivre sur ses assaillants, le bataillon russe situé au fond de l'entonnoir arrête son adversaire !
Un même résultat est obtenu sur le dernier bataillon français qui arrive sur leur gauche, le long de la maison.
Les généraux , eux, passent comme qui rigole de vie à trépas.
Vodka pour tout le monde !
Cerise sur le bortch, le bataillon français qui avait assailli le fond "l'entonnoir" est chargé de flanc par un Russe. Celui-ci va le faire retraiter.
Bref, pour les franchouillards, rien ne passe . Y a des jours comme ça.
Quant au bataillon français chargé de dos, il ne va pas demander son reste. Retraite, lui aussi. La messe est dite.
Cela étant, Charles n'a pas à rougir. Car il a été vaillant. Et comme dit l'autre, le goloubtsy de la vengeance est un plat qui se mange froid.
Une partie napo disputée dans mon antre morbihannais a permis au combatif Charles-le-Téméraire de se plonger dans les subtilités des tactiques de la règle "Vive l'empereur".
Le bougre s'est bien battu et il a beaucoup appris.
A commencer par la nécessité de jouer groupé lorsque l'on fait face à un adversaire aux effectifs plus conséquents. Mais aussi de coordonner ses attaques.
Démo en photos.
Les lieux du drame. Le côté par lequel chaque armée arrive a été tiré au sort.
Charles a choisi d'étirer ses Français. Il envisage de taper au centre.
Le Russe, lui, va ferme son aile gauche, se bétonner au centre et se doter d'une aile droite renforcée qui lui permettra soit d'intervenir au centre, soit de déborder l'ennemi à droite. Affaire à suivre.
La pièce d'artillerie de 12 livres russe prend position sur une colline pour canarder au centre.
A sa droite, la cavalerie lourde soutenue par une ligne d'infanterie attend son heure.
A sa gauche, les bataillons russes se disposent en forme d'entonnoir afin de faire face à un éventuel assaut français.
Le reste de l'infanterie russe a repéré un couloir dans le village. Selon la manière dont les choses vont se dérouler, les moujiks envisagent de s'y engouffrer pour lancer une attaque sur la droite française.
Quant à la "porte" de l'aile gauche russe, elle est fermée par un bataillon déployé en ligne.
Les cosaques, toujours à l'affut et friands de harcèlement, s'avancent pour leur part vers un trou qu'ils ont repéré un trou dans le dispositif français trop étiré.
Il s'agit d'un bois dans lequel ils comptent bien ramasser quelques champignons
L'assaut français est donné au centre. Charles a eu la bonne idée de faire avancer l'ensemble de ses troupes pour jouer sur l'effet de masse. Celles-ci sont soutenues par une batterie d'artillerie de 6 livres (classe élite) qui commence à pilonner un bataillon russe déployé en ligne.
Dans leur attaque, les Français misent également sur la puissance de leurs troupes. La première ligne de tous leurs bataillons est en effet composée de vétérans, de meilleur moral que leurs homologues slaves.
Qui plus est, si les Russes sont solides en défense, les Français bénéficient d'un bonus de + 2 en attaque. Ce qui n'es pas négligeable
La règle "Vive l'empereur est ainsi faite", le moindre détail peut avoir des conséquences funestes.
Charles va, hélas, l'apprendre à ses dépends.
La pièce d'artillerie russe est en effet masquée sur sa droite par un bataillon déployé en ligne. Celui-ci la protège de tirailleurs français qui pourraient lui faire du mal.
Or Charles va omettre de faire passer ces tirailleurs en colonne d'attaque, c'est à dire en ordre serré, lorsqu'il se trouveront à distance de charge.
C'est une erreur car, compte tenu de la différence de valeur des unités, il faut généralement deux bataillons russes pour arrêter un bataillon français. Un atout que les Français ne possèdent pas lorsqu'ils se trouvent par contre en ordre dispersé.
Ils vont le payer cher.
A l'aile gauche russe, les moujiks profitent du trop grand étirement des Français pour avancer en masse dans le couloir repéré plus tôt dans le village.
Dans le même temps, les cosaques font demi-tour devant l'avance de lanciers polonais qui les ont repérés et vont boucher le "trou" constitué par le bois.
Au centre, la menace française se précise.
Le bataillon déployé en ligne au fond de "l'entonnoir" continue à souffrir sous les tirs de la pièce de 6 livres française et il commence à s'inquiéter.
Mais les Russes préparent leur piège : les bataillons situés de part et d'autre de l'entonnoir se préparent à contrer l'assaut. D'autant plus que, sur leur gauche, des chasseurs installés en tirailleurs dans une maison vont canarder les assaillants.
Autre détail important : le bataillon russe qui protège l'artillerie slave se forme en colonne d'attaque après avoir vu que les tirailleurs français restent en ordre dispersé
Peu après, une erreur tactique est commise par les Français sur leur aile droite. Plutôt que de chercher à faire feu sur les colonnes russes qui s'avancent vers eux, il choisissent de faire faire demi-tour à leur ligne d'infanterie.
C'est une proie superbe pour les Russes qui ne vont pas se géner pour les charger de dos.
A l'aile gauche française, l'heure est aux charges de cavalerie.
Les cuirassiers français sont plus forts que les cuirassiers russes car ils présentent un front plus large. Qui plus est, ils vont subir le feu d'une ligne d'infanterie habilement disposée par Charles. Bien vu.
Pour réduire cette double menace, les cavaliers slaves sont renforcés par un régiment de chasseurs à cheval.
Bien leur en prend car, même s'ils perdent au passage leur général, la différence d'effectifs va leur permettre d'obtenir un résultat nul en mêlée. Ce qui oblige les centaures Français à reculer .
Dans le même temps, au centre, ça bastonne partout.
Les tirailleurs français chargés par le bataillon russe sont obligés d'esquiver.
Haché par les tirs de la batterie russe, un premier bataillon français échoue dans son attaque
Et...c'est le miracle. Grace au tir de salve (15 figurines) qu'il délivre sur ses assaillants, le bataillon russe situé au fond de l'entonnoir arrête son adversaire !
Un même résultat est obtenu sur le dernier bataillon français qui arrive sur leur gauche, le long de la maison.
Les généraux , eux, passent comme qui rigole de vie à trépas.
Vodka pour tout le monde !
Cerise sur le bortch, le bataillon français qui avait assailli le fond "l'entonnoir" est chargé de flanc par un Russe. Celui-ci va le faire retraiter.
Bref, pour les franchouillards, rien ne passe . Y a des jours comme ça.
Quant au bataillon français chargé de dos, il ne va pas demander son reste. Retraite, lui aussi. La messe est dite.
Cela étant, Charles n'a pas à rougir. Car il a été vaillant. Et comme dit l'autre, le goloubtsy de la vengeance est un plat qui se mange froid.
Dernière édition par SIR JACK le Dim 24 Mar 2019 - 13:13, édité 1 fois