Toujours pour la cavalerie de la seconde moitié du XVIeme siécle, il y a aussi les estradiots d’origine balkanique appelez également « Corvats » (Croates) ou « Albanais. » Le terme « estradiot »venant du grec stratîotês, « soldat »ou de l'italien strada, c’est-à-dire « chemin » car une des fonctions de l’estradiot était celle d’éclaireur.
D’ailleurs, « estradiot » était parfois déformé en « stradiot ».
L’étymologie proposée par la langue Française actuel combine ces deux origines.
Philippe de Commines les décrit comme suit: « Les Estradiots sont comme les Janissaires : vêtus, à pied et à cheval, comme les Turcs, sauf la tête, où ils ne portent pas cette toile qu'on appelle turban ; ce sont de dures gens, ils couchent dehors toute l'année avec leurs chevaux. Ils étaient tous Grecs, venus des places que les Vénitiens y ont, les uns de Naples en Romanie, en Morée, les autres d’Albanie, vers Durazzo : et leurs chevaux sont bons, ce sont tous des chevaux turcs. Les Vénitiens s'en servent fort, et s'y fient.
L’estradiot portait habituellement un caftan matelassé, et le premier chapitre de l’évangile selon Saint Jean pour le protéger plus surement au combat.
Par la suite, cet équipement se compléta par l’ajout du gant de mailles ou d’acier, de la cuirasse et du cabasset. Son couvre-chef typique était le feutre à fond haut, dit « à l’albanoise. »
Son équipement défensif comprenait encore un bouclier léger, dit « targe bohême », de forme à peu près rectangulaire et qui se portait à l’épaule gauche, au moyen d’une courroie.
Il couvrait le côté gauche du corps à peu près de l’épaule au bassin, et laissait la main gauche libre pour tenir les rênes.
La targe bohème comportait une encoche, à peu près de la taille d’une balle de tennis, dans le coin supérieur gauche.
Son armement se composait principalement d’une lance légère, mesurant jusqu’à trois mètres de long.
Elle s’utilisait non pas calée sous le bras comme c’était l’habitude en Europe depuis le bas Moyen Âge, mais « à l'orientale », c’est-à-dire tenue à bout de bras comme une sagaie.
L'encoche de la targe bohème ne servait donc pas, comme on l’a prétendu, à braquer la lance, mais à observer l’ennemi tout en se protégeant le visage.
L’équipement de l’estradiot comportait encore, généralement, un cimeterre.
L'armement et l'equipement que je viens de vous décrire était évidemment celui du temps des premieres guerres d'italie.
En effet les estradiots furent d’abord employés par Venise contre les Français, dans les guerres d'Italie.
Ils étaient alors payés un ducat par tête de Français rapportée!
Par la suite, Louis XII enrôla deux mille estradiots.
Véritables « cosaques » du XVIe siècle, ces rudes chevaucheurs faisaient forte impression par leur ardeur au combat, leur rapidité, leur grande efficacité en tant que cavalerie légère ; en un mot, ils étaient au XVIe siècle ce que seront les hussards au XVIIe siècle.
Jean Marot disait d’eux dans le Voyage de Venise : « Vont de si roide sorte qu'il semble bien que tempête les porte. »
Cependant, les estradiots furent totalement exterminés à la bataille de Coutras (1587), pendant les guerres de religion.
Ils appartenaient alors à l’armée catholique d'Henri III de France,commandée par le duc de Joyeuse.
Celle-ci fut battue par les cuirassiers et chevau-légers de Henri III de Navarre, le futur Henri IV de France.
Agrippa d'Aubigné utilisa encore le mot pour décrire l'équipage d'Henri IV lui-même, dans la manœuvre qui allait déclencher la bataille de Fontaine-Française, le 5 juin 1595 : « le roi, n'ayant avec soi que quarante gentilshommes et autant de salades du baron de Lus, passe l'eau et, ayant aussitost envoyé à la guerre le marquis de Mirebeau, se met sur ses pas pour faire l'estradiot, cependant que ses troupes se logeoyent »
La tenue, l'equipement et l'armement des estradiots des guerres de religion étaient bien différent de celui des premiéres guerres d'italie, on en trouve un illustré page 41 du Tome 2 du"Costume,l'armure et les armes au temps de la chevalerie , il est resté lancier léger,et un autre page 28 du bouquin d e George Gush "Renaissance Armies 1480-1650 ", mais la aussi la tenue n'a plus rien à voir avec celles des guerres d'italie ...
Hélas il y a pire encore, ainsi d'aprés Phil Barker et Richard Bodley Scott, les albanais étaient aussi appelés argoulets bien qu'ils ne ressemblent plus aux anciens stradiots et qu'ils soient équipés d'arquebuses.
Les argoulets - qui adoptérent l'arquebuse au XVI eme siècle - et qui subsistérent jusque sous Charles IX et qu'on rencontrent encore lors des premiéres guerres de religion n'étaient donc pas des français , mais des estradiots baptisés désormais Argoulets ???
D’ailleurs, « estradiot » était parfois déformé en « stradiot ».
L’étymologie proposée par la langue Française actuel combine ces deux origines.
Philippe de Commines les décrit comme suit: « Les Estradiots sont comme les Janissaires : vêtus, à pied et à cheval, comme les Turcs, sauf la tête, où ils ne portent pas cette toile qu'on appelle turban ; ce sont de dures gens, ils couchent dehors toute l'année avec leurs chevaux. Ils étaient tous Grecs, venus des places que les Vénitiens y ont, les uns de Naples en Romanie, en Morée, les autres d’Albanie, vers Durazzo : et leurs chevaux sont bons, ce sont tous des chevaux turcs. Les Vénitiens s'en servent fort, et s'y fient.
L’estradiot portait habituellement un caftan matelassé, et le premier chapitre de l’évangile selon Saint Jean pour le protéger plus surement au combat.
Par la suite, cet équipement se compléta par l’ajout du gant de mailles ou d’acier, de la cuirasse et du cabasset. Son couvre-chef typique était le feutre à fond haut, dit « à l’albanoise. »
Son équipement défensif comprenait encore un bouclier léger, dit « targe bohême », de forme à peu près rectangulaire et qui se portait à l’épaule gauche, au moyen d’une courroie.
Il couvrait le côté gauche du corps à peu près de l’épaule au bassin, et laissait la main gauche libre pour tenir les rênes.
La targe bohème comportait une encoche, à peu près de la taille d’une balle de tennis, dans le coin supérieur gauche.
Son armement se composait principalement d’une lance légère, mesurant jusqu’à trois mètres de long.
Elle s’utilisait non pas calée sous le bras comme c’était l’habitude en Europe depuis le bas Moyen Âge, mais « à l'orientale », c’est-à-dire tenue à bout de bras comme une sagaie.
L'encoche de la targe bohème ne servait donc pas, comme on l’a prétendu, à braquer la lance, mais à observer l’ennemi tout en se protégeant le visage.
L’équipement de l’estradiot comportait encore, généralement, un cimeterre.
L'armement et l'equipement que je viens de vous décrire était évidemment celui du temps des premieres guerres d'italie.
En effet les estradiots furent d’abord employés par Venise contre les Français, dans les guerres d'Italie.
Ils étaient alors payés un ducat par tête de Français rapportée!
Par la suite, Louis XII enrôla deux mille estradiots.
Véritables « cosaques » du XVIe siècle, ces rudes chevaucheurs faisaient forte impression par leur ardeur au combat, leur rapidité, leur grande efficacité en tant que cavalerie légère ; en un mot, ils étaient au XVIe siècle ce que seront les hussards au XVIIe siècle.
Jean Marot disait d’eux dans le Voyage de Venise : « Vont de si roide sorte qu'il semble bien que tempête les porte. »
Cependant, les estradiots furent totalement exterminés à la bataille de Coutras (1587), pendant les guerres de religion.
Ils appartenaient alors à l’armée catholique d'Henri III de France,commandée par le duc de Joyeuse.
Celle-ci fut battue par les cuirassiers et chevau-légers de Henri III de Navarre, le futur Henri IV de France.
Agrippa d'Aubigné utilisa encore le mot pour décrire l'équipage d'Henri IV lui-même, dans la manœuvre qui allait déclencher la bataille de Fontaine-Française, le 5 juin 1595 : « le roi, n'ayant avec soi que quarante gentilshommes et autant de salades du baron de Lus, passe l'eau et, ayant aussitost envoyé à la guerre le marquis de Mirebeau, se met sur ses pas pour faire l'estradiot, cependant que ses troupes se logeoyent »
La tenue, l'equipement et l'armement des estradiots des guerres de religion étaient bien différent de celui des premiéres guerres d'italie, on en trouve un illustré page 41 du Tome 2 du"Costume,l'armure et les armes au temps de la chevalerie , il est resté lancier léger,et un autre page 28 du bouquin d e George Gush "Renaissance Armies 1480-1650 ", mais la aussi la tenue n'a plus rien à voir avec celles des guerres d'italie ...
Hélas il y a pire encore, ainsi d'aprés Phil Barker et Richard Bodley Scott, les albanais étaient aussi appelés argoulets bien qu'ils ne ressemblent plus aux anciens stradiots et qu'ils soient équipés d'arquebuses.
Les argoulets - qui adoptérent l'arquebuse au XVI eme siècle - et qui subsistérent jusque sous Charles IX et qu'on rencontrent encore lors des premiéres guerres de religion n'étaient donc pas des français , mais des estradiots baptisés désormais Argoulets ???