Un bon bain de 1er Empire n'a jamais fait de mal à personne.
C'est ce que l'on s'est dit avec le maréchal Philippe de Pacé, vieux Grognard devant l'Eternel, lors d'une baston napo disputée aux abords de Rennes.
Tout cela s'est déroulé en 28 mm, évidemment.
Le scénario choisi s'inspirait vaguement et à grosses louches des effectifs engagés lors du combat des Quatre Bras en 1815, mais avec un décor fait de collines.
La règle adoptée, elle, était "Vive l'empereur".
Ce jour là, côté français, on retrouvait deux brigades d'infanterie et une brigade de cavalerie (cuirassiers, dragons, chevau-légers lanciers).
Chez les alliés par contre, trois bataillons d'Anglais et d'Ecossais étaient assistés de deux compagnies de Rifles.
Quelques fantassins belges ainsi que toute une brigade brunswickoise étaient venus leur prêter main forte.
Les Brunswickois , qui étaient comme il se doit tout vêtus de noir, intégraient des tireurs d'élite de l'Avant Garde armés de carabines tirant à 30 cm au lieu de 20 cm pour le fusil classique. Bref, chez les Français, la méfiance était de mise.
Quant à la cavalerie, elle se composait de Hussards de la mort, de Lanciers noirs, de dragons légers belges ainsi que , modeste entorse à l'Histoire, de tout un régiment de carabiniers belges ravigotés par quelques généreuses rasades de Corsendonk.
A moins qu'il ne s'agisse de Queue-de-charrue, de Bacchus ou bien de Noire de Dottignies. Car il arrive que je me perde dans les excellents tonneaux de bière brune que l'on sert outre-Quiévrain.
Côté stratégie, deux objectifs situés au beau milieu de la table étaient fixés aux belligérants : d'un côté un village, de l'autre un carrefour situé sur une colline en forme de plateau.
Philippe-le-batailleur avait choisi les alliés. JJ-le-Vannetais, c'est à dire ma pomme, avait opté pour les Français.
Le choc s'annonçait rude. Il l'a été.
[/url]
Les lieux du drame, avant l'effroyable affrontement
Sachant par expérience qu'un terrain battu par des rafales de boulets a tendance à faire hésiter l'adversaire, les Français ont installé d'emblée une batterie de 8 livres à l'extrémité de la colline.
Canons dont ils avaient au préalable protégé la progression avec leur régiment de chevau-légers lanciers. Cela afin d'éviter que les lanciers brunswickois, envoyés en éclaireurs sur la même colline par l'ami Philippe, viennent lui faire passer le goût de la poudre.
La batterie a pris position à l'extrémité de la colline que les Anglais vont, du coup, hésiter à investir
Dans le même temps, les mêmes Français se sont précipités vers le village. Pour occuper d'abord une première maison avec un de l'infanterie légère. Puis pour prendre d'assaut avec trois bataillons une autre demeure dans laquelle les tirailleurs de l'Avant-Garde brunswickoise avaient pris place.
La manoeuvre était risquée. Car elle s'est effectuée sous les tirs d'une batterie à cheval brunswickoise, et sous la menace d'une prise de flanc pouvant être opérée les tours de jeu suivants par les Lanciers noirs adverses habilement manœuvrés par Philippe-le-retors.
Il fallait faire vite, quitte à essuyer quelques pertes… ou mourir.
La tactique s'est finalement avérée payante. C'était un risque à prendre si on voulait éviter l'enlisement.
Les trois bataillons français s'apprêtent à partir à l'assaut de la maison tenue par l'Avant Garde brunswickoise. L'effectif est conséquent. Mais il faut ça. Dans la règle, un abri dur tenu par une unité de tirailleurs bien embusqués nécessite en effet d'être assailli par un gros contingent de troupes. Sinon, l'assaut échoue
A ce stade de la bataille, l'essentiel était assuré par les Français. Maintenant, il leur fallait tenir. Ce qui n'a pas été simple. Car le maréchal Philippe, qui en a toujours sous le sabot, sait manier sa cavalerie.
Une manœuvre de contournement entamée par ses lanciers noirs et ses hussards de la mort, renforcés par de l'infanterie de ligne, a ainsi donné beaucoup de fil à retordre à un bataillon français envoyé sur l'aile gauche pour "distraire" une partie des troupes ennemies.
A tel point qu'il a fallu l'intervention des chevaux-légers , revenus de la colline centrale, pour soulager la pression exercée sur cette partie du champ de bataille par des alliés très menaçants.
La ligne française, qui est chargée de retarder l'ennemi, va tenir quelque temps face aux hussards de la mort et à l'infanterie brunswickoise avant d'être obligée de retraiter. Mais elle va jouer son rôle.
Quant aux chevau-légers lanciers, ils vont devoir venir renforcer l'aile gauche française pour empêcher une infiltration de la cavalerie brunswickoise
Pendant ce temps là, à l'aile droite française c'est… morne plaine, ou plutôt le statu quo.
Pas très solide et pas très forte en moral, la cavalerie alliée marque en effet le pas devant une brigade française mêlant cuirassiers et dragons français et , qui plus est, soutenue par de l'artillerie à cheval de classe élite. En d'autres mots, du gros qui tache et qui peut faire mal.
Afin d'éviter de voir les Français s'avancer vers lui, Philippe a par ailleurs installé sur son aile une redoutable batterie d'artillerie de 9 livres anglaise dont les boulets sont capables de traverser une grande partie du champ de bataille (dans la règle, leur portée est de 1 mètre !).
Donc, chacun observe et attend. Sachant bien que le premier qui bouge est le premier...qui meurt.
Un régiment de carabiniers belge, qui n'en pouvait plus de patienter, va en faire la démonstration. Haché par des tirs d'artillerie française, il sera mis en déroute par une charge lancée par les dragons. R.I.P.
Les carabiniers belges, déjà "travaillés" par l'artillerie française, vont se faire charger par les dragons et partiront en déroute
En dépit du redoutable feu anglais, d'autres charges françaises , menées cette fois par l'infanterie, permettent au même moment de faire reculer l'adversaire au centre et sur la colline.
Ce qui n'empêche pas une vaillante unité belge bien positionnée par le maréchal Philippe de faire partir en retraite un bataillon français habilement chargé de flanc. La même punition étant infligée par les Black Watch écossais qui ont utilisé le relief du terrain pour faire déguerpir la batterie d'artillerie française positionnée à l'extrémité de la colline. Bien vu !
Les combats sont acharnés. Dans la plaine et sur la colline, les bataillons anglais reculent sous la pression française. Mais les Belges (arrière plan au milieu) font retraiter une unité adverse tandis que les Black Watch obligent la batterie d'artillerie ennemie positionnée sur la colline à déguerpir.
Eux même chargés de flanc, les amateurs de bagpipes et de whisky ne peuvent cependant pas exploiter ce succès tandis que - dans la plaine, les Anglais en recul, et les Belges se retrouvent sous la menace d'autres charges d'infanterie et de cavalerie.
Dans la plaine, les Français se préparent à d'autres charges et ils tiennent toujours sur la colline.
En fin de partie, le carrefour reste français, tout comme le village.
La messe est dite. Mais peu importe le résultat. Le combat , illustré par la mort glorieuse de plusieurs généraux, a été beau.
Qui plus est, on en a profité pour peaufiner un point de règle, portant sur les charges multiples… et simultanées. Que demande le peuple ?
Il se murmure déjà dans les cantonnements que des unités polonaises pourraient bientôt débouler sur d'autres champs de bataille. Du teigneux de chez teigneux. Affaire à suivre.
C'est ce que l'on s'est dit avec le maréchal Philippe de Pacé, vieux Grognard devant l'Eternel, lors d'une baston napo disputée aux abords de Rennes.
Tout cela s'est déroulé en 28 mm, évidemment.
Le scénario choisi s'inspirait vaguement et à grosses louches des effectifs engagés lors du combat des Quatre Bras en 1815, mais avec un décor fait de collines.
La règle adoptée, elle, était "Vive l'empereur".
Ce jour là, côté français, on retrouvait deux brigades d'infanterie et une brigade de cavalerie (cuirassiers, dragons, chevau-légers lanciers).
Chez les alliés par contre, trois bataillons d'Anglais et d'Ecossais étaient assistés de deux compagnies de Rifles.
Quelques fantassins belges ainsi que toute une brigade brunswickoise étaient venus leur prêter main forte.
Les Brunswickois , qui étaient comme il se doit tout vêtus de noir, intégraient des tireurs d'élite de l'Avant Garde armés de carabines tirant à 30 cm au lieu de 20 cm pour le fusil classique. Bref, chez les Français, la méfiance était de mise.
Quant à la cavalerie, elle se composait de Hussards de la mort, de Lanciers noirs, de dragons légers belges ainsi que , modeste entorse à l'Histoire, de tout un régiment de carabiniers belges ravigotés par quelques généreuses rasades de Corsendonk.
A moins qu'il ne s'agisse de Queue-de-charrue, de Bacchus ou bien de Noire de Dottignies. Car il arrive que je me perde dans les excellents tonneaux de bière brune que l'on sert outre-Quiévrain.
Côté stratégie, deux objectifs situés au beau milieu de la table étaient fixés aux belligérants : d'un côté un village, de l'autre un carrefour situé sur une colline en forme de plateau.
Philippe-le-batailleur avait choisi les alliés. JJ-le-Vannetais, c'est à dire ma pomme, avait opté pour les Français.
Le choc s'annonçait rude. Il l'a été.
[/url]
Les lieux du drame, avant l'effroyable affrontement
Sachant par expérience qu'un terrain battu par des rafales de boulets a tendance à faire hésiter l'adversaire, les Français ont installé d'emblée une batterie de 8 livres à l'extrémité de la colline.
Canons dont ils avaient au préalable protégé la progression avec leur régiment de chevau-légers lanciers. Cela afin d'éviter que les lanciers brunswickois, envoyés en éclaireurs sur la même colline par l'ami Philippe, viennent lui faire passer le goût de la poudre.
La batterie a pris position à l'extrémité de la colline que les Anglais vont, du coup, hésiter à investir
Dans le même temps, les mêmes Français se sont précipités vers le village. Pour occuper d'abord une première maison avec un de l'infanterie légère. Puis pour prendre d'assaut avec trois bataillons une autre demeure dans laquelle les tirailleurs de l'Avant-Garde brunswickoise avaient pris place.
La manoeuvre était risquée. Car elle s'est effectuée sous les tirs d'une batterie à cheval brunswickoise, et sous la menace d'une prise de flanc pouvant être opérée les tours de jeu suivants par les Lanciers noirs adverses habilement manœuvrés par Philippe-le-retors.
Il fallait faire vite, quitte à essuyer quelques pertes… ou mourir.
La tactique s'est finalement avérée payante. C'était un risque à prendre si on voulait éviter l'enlisement.
Les trois bataillons français s'apprêtent à partir à l'assaut de la maison tenue par l'Avant Garde brunswickoise. L'effectif est conséquent. Mais il faut ça. Dans la règle, un abri dur tenu par une unité de tirailleurs bien embusqués nécessite en effet d'être assailli par un gros contingent de troupes. Sinon, l'assaut échoue
A ce stade de la bataille, l'essentiel était assuré par les Français. Maintenant, il leur fallait tenir. Ce qui n'a pas été simple. Car le maréchal Philippe, qui en a toujours sous le sabot, sait manier sa cavalerie.
Une manœuvre de contournement entamée par ses lanciers noirs et ses hussards de la mort, renforcés par de l'infanterie de ligne, a ainsi donné beaucoup de fil à retordre à un bataillon français envoyé sur l'aile gauche pour "distraire" une partie des troupes ennemies.
A tel point qu'il a fallu l'intervention des chevaux-légers , revenus de la colline centrale, pour soulager la pression exercée sur cette partie du champ de bataille par des alliés très menaçants.
La ligne française, qui est chargée de retarder l'ennemi, va tenir quelque temps face aux hussards de la mort et à l'infanterie brunswickoise avant d'être obligée de retraiter. Mais elle va jouer son rôle.
Quant aux chevau-légers lanciers, ils vont devoir venir renforcer l'aile gauche française pour empêcher une infiltration de la cavalerie brunswickoise
Pendant ce temps là, à l'aile droite française c'est… morne plaine, ou plutôt le statu quo.
Pas très solide et pas très forte en moral, la cavalerie alliée marque en effet le pas devant une brigade française mêlant cuirassiers et dragons français et , qui plus est, soutenue par de l'artillerie à cheval de classe élite. En d'autres mots, du gros qui tache et qui peut faire mal.
Afin d'éviter de voir les Français s'avancer vers lui, Philippe a par ailleurs installé sur son aile une redoutable batterie d'artillerie de 9 livres anglaise dont les boulets sont capables de traverser une grande partie du champ de bataille (dans la règle, leur portée est de 1 mètre !).
Donc, chacun observe et attend. Sachant bien que le premier qui bouge est le premier...qui meurt.
Un régiment de carabiniers belge, qui n'en pouvait plus de patienter, va en faire la démonstration. Haché par des tirs d'artillerie française, il sera mis en déroute par une charge lancée par les dragons. R.I.P.
Les carabiniers belges, déjà "travaillés" par l'artillerie française, vont se faire charger par les dragons et partiront en déroute
En dépit du redoutable feu anglais, d'autres charges françaises , menées cette fois par l'infanterie, permettent au même moment de faire reculer l'adversaire au centre et sur la colline.
Ce qui n'empêche pas une vaillante unité belge bien positionnée par le maréchal Philippe de faire partir en retraite un bataillon français habilement chargé de flanc. La même punition étant infligée par les Black Watch écossais qui ont utilisé le relief du terrain pour faire déguerpir la batterie d'artillerie française positionnée à l'extrémité de la colline. Bien vu !
Les combats sont acharnés. Dans la plaine et sur la colline, les bataillons anglais reculent sous la pression française. Mais les Belges (arrière plan au milieu) font retraiter une unité adverse tandis que les Black Watch obligent la batterie d'artillerie ennemie positionnée sur la colline à déguerpir.
Eux même chargés de flanc, les amateurs de bagpipes et de whisky ne peuvent cependant pas exploiter ce succès tandis que - dans la plaine, les Anglais en recul, et les Belges se retrouvent sous la menace d'autres charges d'infanterie et de cavalerie.
Dans la plaine, les Français se préparent à d'autres charges et ils tiennent toujours sur la colline.
En fin de partie, le carrefour reste français, tout comme le village.
La messe est dite. Mais peu importe le résultat. Le combat , illustré par la mort glorieuse de plusieurs généraux, a été beau.
Qui plus est, on en a profité pour peaufiner un point de règle, portant sur les charges multiples… et simultanées. Que demande le peuple ?
Il se murmure déjà dans les cantonnements que des unités polonaises pourraient bientôt débouler sur d'autres champs de bataille. Du teigneux de chez teigneux. Affaire à suivre.