Voici le début de la sanguinolente aventure survenue dans le nord de la Bretagne en 1591, à l'époque hallebardière où catholiques, protestants, Espagnols, Anglais et brigands de tous poils s'étripaient pieusement.
Je plante le décor. Dieu le Père en personne, béni soit-il, prendra la suite et nous illuminera de sa sainte Parole.
La riante campagne bretonne, ses choux-fleurs, ses dolmen et ses cadavres plus frais que le poisson pêché de la veille
Les paysans triment. Les paysannes maugréent en silence contre leur fainéant de mari. La mer n'arrête pas de monter et de descendre, à tel point que ça finit par en devenir lassant.
Le Bon Dieu veille sur ce bas monde de misère, de querelles et d'air salé
A l'auberge, on discute des derniers potins du bourg : le gros Pierre qu'a déniaisé la p'tite Fanette, le recteur qui s'est encore murgé au vieux cidre
Non loin des marais où les grenouilles coincent la bulle, une ombre s'approche du village
De leur côté, les soldats de François de la Nouë, officier du roi et protestant de son état, sortent du bourg après avoir été alertés par un bruit de ferraille.
Une troupe s'approche en effet, composée d'Espagnols auxquels les royaux demandent poliment d'aller voir ailleurs si la sangria est plus fraîche. Pas chiens, les intéressés font demi-tour.
Au même moment, près de l'église, deux moinillons appartenant à la tonitruante congrégation des Frères Hurleurs et Vociférants font leur apparition dans le village.
Les tonsurés multiplient les imprécations sur on ne sait qui à propos d'on ne sait quoi .
Sont-ils subitement devenus fous après avoir ingéré une galette-saucisse pas fraîche ?
Un soldat de François de la Nouë s'approche pour s'informer de ce qui excite ainsi les gugusses en tongs.
Mal lui en prend. Car l'un des agités s'avise de le convertir en lui assénant un coup de goupillon en bronze massif.
Habitué à ce genre de démonstration pas très chrétienne en cette période troublée, le soldat réagit promptement.
Il passe sa lardoire à travers la panse rebondie du religieux.
Emporté par son élan, il va en faire de même avec le second abruti qui a eu la malencontreuse idée de sortir une pétoire. Non mais ! Sales bêtes, va !
Sur ces entrefaits...Tout s'envenime.
(A suivre)
Je plante le décor. Dieu le Père en personne, béni soit-il, prendra la suite et nous illuminera de sa sainte Parole.
La riante campagne bretonne, ses choux-fleurs, ses dolmen et ses cadavres plus frais que le poisson pêché de la veille
Les paysans triment. Les paysannes maugréent en silence contre leur fainéant de mari. La mer n'arrête pas de monter et de descendre, à tel point que ça finit par en devenir lassant.
Le Bon Dieu veille sur ce bas monde de misère, de querelles et d'air salé
A l'auberge, on discute des derniers potins du bourg : le gros Pierre qu'a déniaisé la p'tite Fanette, le recteur qui s'est encore murgé au vieux cidre
Non loin des marais où les grenouilles coincent la bulle, une ombre s'approche du village
De leur côté, les soldats de François de la Nouë, officier du roi et protestant de son état, sortent du bourg après avoir été alertés par un bruit de ferraille.
Une troupe s'approche en effet, composée d'Espagnols auxquels les royaux demandent poliment d'aller voir ailleurs si la sangria est plus fraîche. Pas chiens, les intéressés font demi-tour.
Au même moment, près de l'église, deux moinillons appartenant à la tonitruante congrégation des Frères Hurleurs et Vociférants font leur apparition dans le village.
Les tonsurés multiplient les imprécations sur on ne sait qui à propos d'on ne sait quoi .
Sont-ils subitement devenus fous après avoir ingéré une galette-saucisse pas fraîche ?
Un soldat de François de la Nouë s'approche pour s'informer de ce qui excite ainsi les gugusses en tongs.
Mal lui en prend. Car l'un des agités s'avise de le convertir en lui assénant un coup de goupillon en bronze massif.
Habitué à ce genre de démonstration pas très chrétienne en cette période troublée, le soldat réagit promptement.
Il passe sa lardoire à travers la panse rebondie du religieux.
Emporté par son élan, il va en faire de même avec le second abruti qui a eu la malencontreuse idée de sortir une pétoire. Non mais ! Sales bêtes, va !
Sur ces entrefaits...Tout s'envenime.
(A suivre)